Morts par arrêts cardiaques dans les vignes de Champagne suite à la canicule : c’est dramatique

Angers Mag

Depuis le début des vendanges en Champagne, quatre personnes sont décédées à des arrêts cardiaques. Face à cette tragique, un inspecteur du travail tire la sonnette d'alarme auprès de la profession. Il espère que les professionnels prendront conscience des risques liés aux fortes chaleurs.

Les vendanges en Champagne sont endeuillées par la mort de quatre travailleurs depuis le début du mois de septembre. Selon nos confrères de l'Union, la semaine dernière, quatre décès ont été recensés dans la Marne, dont un à Rilly-la-Montagne, près de Reims, et un autre à Chavot-Courcourt, à côté d'Epernay. Une personne, âgée d'une quarantaine d'années, aurait également perdu la vie près de Vitry-le-François. Elle a été retrouvée sans vie par ses équipiers. Les fortes chaleurs constatées dans le secteur seraient la cause de ces décès, la température ayant dépassé les 32 degrés.

Ces tragédies suscitent une réaction de la part d'Anthony Smith, syndical au ministère du travail. son compte Twitter, il lance un cri d'alarme en déclarant : « Je réagis en tant que responsable syndical. En effet, nous avons connu une période de chaleur intense et ces activités exposent à des risques majeurs. Avec le changement climatique, il est important de pouvoir arrêter l'activité. Nous attendons les des enquêtes, mais quatre décès en une semaine, suite à des arrêts cardiaques, cela devrait alerter le monde ! C'est dramatique, grave… Nous tombons dans les vignes et personne ne dit rien. J'alerte et relaye l'information, tout comme les organisations syndicales. Nous alertons depuis longtemps sur les accidents du travail et l'exposition à la chaleur. La situation est dramatique. »

Le président du syndicat général des vignerons, Maxime Toubart, suit également de près cette affaire et cherche à comprendre le phénomène. Il affirme : « Il y a eu quatre arrêts cardiaques mortels sur 120 000 personnes qui vendangent en Champagne. C'est trop, mais il est certain que les conditions climatiques représentent un risque accru. Si les gens ne boivent pas assez, cela devient dangereux. Nous leur conseillons d'être prudents, mais parfois certains préfèrent travailler rapidement. Je pense que nous rappellerons l'importance de faire attention, mais les gens sont responsables. Les employeurs fournissent de l'eau et font ce qu'il faut. Il est nécessaire que les consignes soient respectées. Malheureusement, nous constatons que trop de personnes ne réalisent pas le danger. Nous ne pouvons pas être derrière eux en permanence. De plus, ces fortes chaleurs ne sont pas habituelles. La Champagne n'avait jamais connu une météo aussi extrême en septembre. »

Malgré cela, Anthony Smith estime que « l'activité doit être arrêtée en cas de fortes chaleurs. Si l'employeur ne le fait pas, les inspecteurs du travail devraient être habilités à le faire à leur place. Nous sommes dans l'urgence ! »