Nouveau campus de l’Institut Catholique de Paris à Rouen, ça grince

Lounes

L'Institut Catholique de Paris inaugure aujourd'hui un nouveau campus à Rouen, en -Maritime. Après des travaux colossaux, 150 étudiants sont attendus dans ce campus situé dans un ancien bâtiment diocésain.

Ce sont donc 115 étudiants en sciences sociales qui ont fait leur sur ce nouveau campus rouennais de l'Institut Catholique de Paris. Quatre licences y sont désormais enseignées, à savoir le droit, les sciences économiques, sociales et , les sciences de l'éducation et l'histoire de l'art. Seule cette dernière licence est une nouveauté à Rouen, les autres é déjà proposées à l'université de la .

Une particularité de ce nouveau campus est que 80% des étudiants sont originaires de Normandie. Selon le directeur du campus, Yann Poincignon, la normande souffre d'un déficit en matière d'enseignement supérieur, de nombreux bacheliers quittant la région poursuivre leurs études ailleurs.

Concernant les frais d'inscription, ils s'élèvent en moyenne à 3 000 euros par an, pouvant atteindre 8 000 euros en fonction des revenus de la famille. Malgré ce montant, 85% des familles bénéficient d'une réduction en fonction du quotient familial. L'Institut Catholique de Paris assure que ces frais de scolarité ne génèrent aucun bénéfice et sont principalement utilisés pour rémunérer les enseignants et investir dans l'infrastructure.

L'ouverture de ce nouveau campus privé à Rouen suscite des réactions de la part de la FEDER (Fédération des étudiants rouennais), qui dénonce le financement des établissements privés par la région Normandie et la Métropole au détriment des établissements publics. Selon la FEDER, cette situation précarise les étudiants dans une région où 3 des 4 filières proposées par l'ICP sont déjà présentes à l'université de Rouen.

Les travaux de rénovation de l'ancien centre diocésain pour accueillir l'Institut Catholique de Paris ont coûté environ 21 millions d'euros. La Région Normandie et la Métropole Rouen Normandie ont contribué à hauteur de 11 millions d'euros pour financer ce projet. Ce financement a été critiqué par la vice- de la FEDER, Pauline L'Hotellier, qui estime que la région Normandie et la Métropole auraient dû allouer ces fonds à l'université publique qui manque de moyens.

Malgré les débats, le nouveau campus devrait accueillir d'ici quatre ans jusqu'à 1 000 étudiants, de la licence au doctorat.