Une variante du Covid-19 appelée Pirola a été détectée pour la première fois en France à la fin du mois d'août. Elle présente quelques particularités qu'il est important de connaître. Le professeur Denis Malvy, infectiologue au CHU de Bordeaux, répond à certaines questions à ce sujet.
Pirola est un sous-variant d'Omicron, qui avait été très actif au printemps 2022. Ce qui distingue Pirola des précédentes variantes, c'est sa capacité à générer davantage de mutations dans le gène Spike, présent sur la protéine qui forme l'enveloppe épineuse du virus. Cela peut potentiellement le rendre plus transmissible. On parle ici d'une trentaine de mutations différentes, ce qui est inquiétant.
En ce qui concerne les craintes liées à Pirola, il faut noter que le virus circule déjà depuis cet été sous une autre forme, appelée EG5, sans avoir eu d'impact majeur sur notre système de santé. Il circule discrètement mais attend peut-être de refaire surface lors de rassemblements importants.
Cependant, le variant EG5 risque d'être rapidement remplacé par un autre variant, comme Pirola par exemple. Les virus mutent constamment pour échapper au système immunitaire humain et se transmettre plus facilement. C'est ce qu'on appelle l'échappement immunitaire. Aujourd'hui, le moment de la vaccination est déjà éloigné et la population est moins immunisée. Il serait donc nécessaire de mettre en place une nouvelle campagne de vaccination à l'automne. Le vaccin actuel reste efficace contre Pirola, mais il faudrait l'adapter pour anticiper les prochaines variantes. Les virus ont toujours une longueur d'avance sur nous !
En ce qui concerne l'évolution du Covid-19, il est important de comprendre que nous devrons vivre avec ce virus en permanence, il ne disparaîtra pas. Nous sommes actuellement dans une phase intermédiaire, entre la pandémie où le virus circule de manière incontrôlable et l'endémie où notre système immunitaire s'habitue au virus et où sa circulation devient saisonnière. Il viendra un jour où notre immunité sera suffisamment élevée pour éviter les clusters en dehors de l'hiver, période où nous avons tendance à nous regrouper à l'intérieur. À ce moment-là, nous ne connaîtrons que des cas sporadiques. Il est donc important de continuer la recherche pour comprendre la dynamique virale, anticiper et retarder l'apparition de nouvelles mutations. Comme le disait Victor Hugo dans Les Misérables, « il faut étonner la catastrophe par le peu d'effroi qu'elle nous fait ».
En ce qui concerne les précautions à prendre pour éviter une contamination par Pirola, les recommandations restent les mêmes : respecter les gestes barrières, réaliser des autotests et s'isoler en cas de symptômes. Il est également conseillé de porter un masque dans les établissements de soins et en présence de personnes fragiles. Et si une personne est fragile, il est préférable de ne pas se rendre aux fêtes de Bayonne, ou de le faire en portant un masque si cela est vraiment nécessaire.