Un groupe de neuf associations de riverains dénonce les nuisances sonores provoquées par l'aérodrome de Lyon Corbas. Ils réclament une meilleure réglementation de l'activité aérienne dans la zone. Gérard Laroze, président de l'association Apaches Mions, affirme que certains de ses adhérents finissent par porter des casques antibruit dans leur jardin. Aux côtés de huit autres organisations, il lutte contre les nuisances sonores causées par les vols quotidiens, ainsi que par les événements et les compétitions de parachutisme qui se déroulent sur place.
Selon les associations, l'événement du 2 septembre dernier a été particulièrement problématique. En effet, un « boogie » a été organisé par l'aéroclub de Corbas, rassemblant plusieurs parachutistes et donc plusieurs avions. Le collectif affirme que les atterrissages rapides des avions après avoir largué les parachutistes génèrent encore plus de bruit. Gérard Laroze explique avoir mesuré 75 décibels dans son jardin, malgré le fait qu'il habite à Mions, une ville voisine.
Vincent Villard, président de l'aéroclub de parachutisme de Corbas, ne nie pas ces nuisances. Il admet comprendre les souffrances des riverains, mais souligne que lors de cet événement précis, il y a eu des ratés et un manque de sensibilisation de certains pilotes. Il assure cependant que ce genre d'événement n'a lieu que trois à quatre fois par an. Il précise également que l'aéroclub a investi 80 000 euros dans une hélice moins bruyante lors de l'achat d'un avion.
Les associations demandent la limitation des vols de 9 heures à midi et de 14 heures à 18h30, ainsi que l'interdiction totale des vols le dimanche après-midi. Cependant, cette mesure représenterait une perte importante pour l'aéroclub de Corbas et ses huit employés. Vincent Villard affirme que la majorité de leur activité a lieu le week-end et que la suppression d'une demi-journée pourrait conduire à la fermeture du club. Chaque saut en parachute rapporte entre 28 et 38 euros selon le niveau du parachutiste.
François Wolf, président de l'association MARIBA à Bron, explique les nuisances sonores subies par les habitants de l'Est lyonnais. Selon lui, les avions utilisés par les parachutistes sont extrêmement bruyants et effectuent des spirales au nord et au sud de la zone du matin au soir. Il compare le bruit généré par ces avions à celui d'une ponceuse en action tout au long de la journée.
Les associations dénoncent également l'absence de dialogue avec la Commission consultative de l'environnement (CCE) dirigée par la préfecture. Elles affirment que les habitants résidant au-delà du plan d'exposition au bruit (PEB) ne sont pas invités aux réunions de la CCE. Le PEB vise à encadrer l'urbanisation dans les zones de bruit à proximité des aéroports, mais il exclut certaines zones habitées autour de Corbas.
Gérard Laroze souligne que les associations ne souhaitent pas la disparition de l'aérodrome, mais plutôt trouver un compromis. Vincent Villard affirme également être ouvert au dialogue avec les associations, mais déplore le manque de réponses des mairies auxquelles il envoie des courriers avant chaque événement. François Wolf estime quant à lui que la gestion de la communication avec les acteurs utilisant la piste de l'aérodrome revient à l'aérodrome de Corbas, qui appartient à la Métropole de Lyon.
L'aérodrome de Corbas existe depuis les années 1960, mais selon François Wolf, cela ne devrait pas empêcher la prise en compte des nuisances occasionnées par son activité. Les associations demandent des mesures drastiques pour réduire ces nuisances, mais il reste à voir si l'aérodrome sera prêt à effectuer des changements.
Pour l'instant, la préfecture du Rhône n'a pas répondu à la sollicitation des associations.