Octogénaire retrouvée morte chez elle après 6 jours d’alerte voisins à la police.

Lounes

La commune de Courtenay, dans le Loiret, est secouée par une triste histoire en cette fin d'été. Les habitants se demandent pourquoi les secours ont mis six jours pour intervenir au domicile d'une vieille dame, qui ne donnait plus signe de vie.

Le lundi 26 juin, des voisins signalent à la police municipale qu'ils n'ont plus de nouvelles de leur voisine, Madame L., âgée de 80 ans. La police ne semble pas leur apporter l'aide souhaitée, affirmant qu'ils n'ont pas le droit de chez les gens comme ça. La police promet de les tenir au courant, mais cinq jours plus tard, rien n'a bougé. Ils appellent alors la maire, qui promet d'appeler les pompiers.

Finalement, le dimanche 1er juillet, les voisins décident d'appeler les pompiers, qui arrivent sur place et découvrent Madame L. décédée. Le décès remonterait à plusieurs mois, donc une intervention plus rapide n'aurait pas pu la sauver. Cependant, l'absence d'intervention pendant cinq jours préoccupe la voisine. Les pompiers affirment pourtant qu'ils sont disponibles et qu'ils interviennent dès qu'il y a un doute sur la présence d'une personne.

La maire de Courtenay, Annagaële Maudrux, répond à cette affaire en dénonçant un « commérage intolérable » et affirme que la police municipale s'est rendue chez Madame L. le 26 juin, mais que personne ne répondait à la porte. Des vérifications ont ensuite été effectuées, mais sans succès. La maire n'a pas donné plus de détails sur ces démarches.

Les pompiers de Montargis, quant à eux, affirment qu'ils sont toujours disponibles et interviennent en cas de doute. Ils sont surpris par cette histoire et expliquent que parfois les personnes ne répondent pas aux appels car elles sont endormies ou absentes.

Les deux élus d'opposition ont signalé cette affaire au procureur de Montargis, qui confirme avoir reçu la lettre mais n'a pas encore donné . Les versions de la maire et de la voisine divergent, mais toutes deux soulignent le constat tragique de l'isolement des personnes âgées.

Les Petits Frères des Pauvres, en 2022, 14 personnes de plus de 62 ans ont été mortes chez elles, entre 15 jours et ans après leur décès. L'association réclame des statistiques officielles sur ces morts solitaires et estime que cela interroge sur notre droit à la dignité. Selon leur baromètre 2021, 530 000 personnes se trouvent en situation de « mort sociale » en France.

Les Petits Frères des Pauvres ont pour objectif de ces situations d'extrême isolement et de solitude et appellent à la coordination de pour éviter que des cas comme celui de Madame L. se reproduisent. Ils distribuent un kit de « chasseur de solitude » pour briser l'isolement à l'échelle individuelle.