Les vendanges en Champagne-Ardenne vont bientôt commencer. Malheureusement, certains viticulteurs et vignerons sont touchés par l'oïdium, une maladie qui se propage sur les raisins et qui entraîne des pertes de récoltes.
Ludovic Durdon, viticulteur en biodynamie à Vincelles, près d'Épernay, et membre de l'Association des champagnes biologiques, ne s'inquiète pas pour les récoltes de 2023. Pourtant, l'une de ses parcelles de vignes est fortement touchée par l'oïdium. Il a constaté la présence du champignon fin juin, début juillet, avec seulement un ou deux grains atteints à ce moment-là. Sa crainte est que la maladie se propage aux autres grappes. Comme pour le mildiou, ce champignon s'attaque aux plantes.
Pour lutter contre l'oïdium, Ludovic a traité ses parcelles avec du soufre, des huiles essentielles d'orange et de l'armicarb. Cependant, une fois que le champignon est installé, le soufre a du mal à l'éliminer. Son objectif est de brûler l'oïdium déjà présent et de protéger le reste des vignes. La présence de l'oïdium est difficile à détecter, on le suspecte grâce à la présence de poussière blanche sur les feuilles, de raisins qui éclatent et de taches noires sur les branches.
Sur la parcelle touchée, Ludovic estime qu'il y aura 40 à 50% de pertes. Cette vigne est plus sensible que les autres et se trouve en bordure de bois. Les raisons de la présence de la maladie peuvent varier, notamment en fonction de la sensibilité des porte-greffes, de l'exposition au vent ou au soleil, et de la densité des feuillages.
Les vignes sont particulièrement sensibles à l'oïdium. C'est pourquoi certains viticulteurs installent des rosiers à proximité des vignes. Les rosiers étant plus sensibles à ce champignon, ils se manifestent avant les vignes. Cela permet aux viticulteurs de prendre des mesures préventives à temps.
Concernant les vendanges de septembre 2023, Ludovic Durdon est un peu plus inquiet pour le secteur du Sézannais. En effet, l'humidité et la chaleur ont favorisé le développement de l'oïdium dans cette région. Cependant, la situation est moins grave que prévu, selon Vincent Léglantier, viticulteur dans le Sézannais et administrateur du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne. Il précise que le temps sec des derniers jours a stoppé l'hémorragie.
Les vignerons du Sézannais redoutent cependant les prochaines précipitations, car elles pourraient provoquer l'apparition du botrytis, un autre champignon qui pourrit le raisin. Vincent Léglantier tient à rassurer les consommateurs en soulignant qu'un tri sera effectué par les vendangeurs et qu'il y aura un second tri lors du pressurage. Il affirme qu'il n'y a pas eu plus de traitements que nécessaire.