La peur de retourner à l'école le dimanche soir, autrefois appelée phobie scolaire et aujourd'hui connue sous le nom de refus scolaire anxieux, est un phénomène courant chez de nombreux enfants du primaire et du secondaire. Ce sentiment d'anxiété peut également se manifester après les vacances scolaires.
Le refus scolaire anxieux, qui est actuellement au centre de l'attention, concerne environ 2% des enfants. Depuis le début de la crise sanitaire, de plus en plus de familles optent pour l'instruction à domicile, ce qui pose un véritable problème, tant pour le ministère de l'Éducation nationale que pour les familles et les médecins. Avant la pandémie, ce phénomène d'évitement scolaire existait déjà et était lié à plusieurs facteurs qu'il est important de comprendre afin d'optimiser la prise en charge. Cette prise en charge doit être effectuée en équipe.
En fin de compte, au-delà des astuces personnelles que nous allons dévoiler pour faciliter le retour à l'école, l'objectif principal est de maintenir un lien constant entre l'enfant, ses parents, l'école et l'équipe médicale.
Pendant longtemps, on a pensé que la phobie scolaire était simplement liée à l'anxiété de séparation, où l'enfant avait du mal à quitter la maison et ses proches. Cela peut en effet être une raison, mais il existe de nombreuses autres causes qui expliquent pourquoi un enfant ne veut pas aller à l'école. Le Dr Revol, pédopsychiatre, éclaire sur le sujet et donne quelques clés.
La mission des parents, et bien sûr du médecin de famille qui sera le premier interpellé lorsque l'enfant se plaint de maux de tête ou de ventre et montre des signes d'anxiété le dimanche soir, voire le lundi matin (et si l'enfant va à l'école, c'est l'infirmière scolaire qui appelle les parents pour qu'ils viennent le chercher), est de se rendre compte que lorsque l'enfant va à l'école, plusieurs étapes sont nécessaires :
1. Quitter la maison : Si l'enfant a du mal à se séparer de la maison, il peut développer un refus scolaire anxieux.
2. Aller dans la rue : il peut y avoir une phobie sociale, c'est-à-dire une peur du groupe qui n'a plus rien à voir avec la peur de la séparation.
3. Entrer dans l'école : cela implique de passer une journée entière à écouter des cours. Si l'enfant a des troubles tels que la dyslexie, des problèmes d'attention ou un haut potentiel qui fait qu'il ne se sent pas à sa place dans la classe, cela peut être plus difficile pour lui.
4. Obtenir de bonnes notes : à l'école, il faut réussir certaines choses. Si l'enfant reçoit constamment de mauvaises notes parce que ses difficultés d'apprentissage n'ont pas été détectées, il peut perdre toute motivation pour aller à l'école.
Toutes ces sources de stress peuvent causer de la souffrance chez les enfants fragiles.
Il est important de déterminer s'il s'agit d'anxiété de séparation, de phobie sociale ou de problèmes d'apprentissage. Au début, on peut penser que l'enfant est réellement malade car il a de la fièvre ou que son eczéma réapparaît. Les éventuelles maladies chroniques sont encore plus problématiques au moment de retourner à l'école.
Il est donc nécessaire de consulter un médecin, de faire examiner l'enfant et de lui proposer des solutions une fois que le diagnostic d'anxiété de séparation, de phobie sociale ou de problèmes d'apprentissage a été établi. Notre mission est de tout mettre en œuvre pour que les enfants du XXIe siècle, malgré les difficultés causées par la pandémie de COVID, retrouvent le plaisir d'aller à l'école, de sorte que la fièvre du dimanche soir ne soit plus qu'un lointain souvenir.
Le Dr Olivier Revol, âgé de 64 ans, est l'auteur de nombreuses publications scientifiques sur la précocité intellectuelle, l'hyperactivité et les difficultés scolaires. Il dirige un service de Neuro-psychiatrie de l'enfant au CHU de Lyon. En tant qu'enseignant à l'Université Lyon 1, il milite depuis 30 ans pour que chaque enfant, quelles que soient ses compétences, découvre le plaisir d'apprendre à l'école. Il a écrit trois ouvrages chez JC Lattès (« Même pas grave ! L'échec scolaire, ça se soigne » en 2006, « J'ai un ado, mais je me soigne » en 2010 et « On se calme » en 2013). En 2019, il a co-écrit « Les Philocognitifs » chez Odile Jacob et « 100 idées pour accompagner les enfants à Haut Potentiel (Tom Pousse) » en 2021. Il aide les parents et les professionnels à comprendre les codes des enfants et des adolescents, en accordant une attention particulière aux fratries ayant des enfants différents.