La vie de Suzanne, qui a maintenant 15 ans, a été bouleversée du jour au lendemain par l'apparition d'une phobie scolaire. Malgré son enthousiasme en tant qu'élève, ce trouble l'a submergée. Les familles touchées par cette situation peuvent désormais trouver du soutien auprès d'associations et de professionnels spécialisés.
Suzanne, maintenant âgée de 15 ans, parle avec lucidité de sa phobie scolaire qui est apparue « comme ça » du jour au lendemain lorsqu'elle était en CE1.
Alors que la fin de l'année scolaire approche, tout bascule chez les Kerboul, une famille de Rezé. Un matin de mai, Suzanne ressent une énorme boule au ventre. « Et du jour au lendemain, en allant à l'école, gros blocage ». Pourtant, rien ne prédestinait la jeune fille à développer une phobie scolaire. « J'avais des amis. J'étais vraiment une petite fille qui adorait l'école et qui avait soif d'apprendre ».
De son côté, Sophie, la mère de Suzanne, vit cela comme un choc : « C'est une incompréhension totale. Ce qui nous a sauvés, nous les parents, c'est que les symptômes étaient tellement forts, on a été obligés de réagir très vite et de la ramener à la maison ».
Un tsunami émotionnel qui a marqué la famille. « La crise de panique était tellement forte à l'entrée du portail avec Suzanne qui se retenait à nos jambes… Il fallait la contenir pour l'empêcher de se jeter sous une voiture ».
Sophie emmène Suzanne voir plusieurs spécialistes. « On cherchait à savoir s'il n'y avait pas eu de traumatismes ». Une phobie scolaire peut être causée par trois raisons : harcèlement à l'école, angoisse au sein de la famille ou trouble de l'apprentissage.
Après avoir écarté les deux premières raisons avec l'aide du psychologue, les analyses révèlent que Suzanne est HPI (Haut Potentiel Intellectuel). « Ce qui semble fou, mais cela existe, l'enfant peut s'ennuyer ou ne pas être intéressé par quelque chose qui ne lui plaît pas et l'ennui peut suffire à causer ce genre de trouble ».
Une fois le diagnostic posé, la famille cherche des solutions. La pratique du violon par Suzanne depuis son plus jeune âge en est une. « C'est la musique qui me calme. C'est grâce à elle que j'ai pu réintégrer le milieu scolaire ».
À la rentrée suivante, Suzanne intègre une CHAM (Classe à Horaires Aménagés Musique), un bon compromis pour elle. « Je me suis dit ok là, tu te forces à aller à l'école, ça va être dur, mais après, tu sais que tu vas faire de la musique donc c'est cool ».
Aujourd'hui, Sophie, qui est sophrologue et psychothérapeute, accompagne des parents qui vivent la même situation qu'elle. Des associations comme « l'asso phobie scolaire » ou « de A à Zèbres » ont également été créées pour aider les familles dans ce processus, qui peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années.
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