Un candidat malheureux d'un important appel d'offres a déposé plainte en août à Paris contre un haut responsable du Comité d'organisation des prochains Jeux olympiques. Il dénonce les conditions d'attribution d'un marché public émis en 2023 par la région Paca pour constituer son dossier de pré-candidature pour les JO d'hiver 2030.
Cette plainte pour favoritisme et trafic d'influence, a été déposée le 23 août contre Michaël Aloïsio, le directeur général délégué du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo). Le plaignant, Sébastien Chesbeuf, un ancien employé du Cojo, dénonce les conditions d'attribution d'un marché public émis en 2023 par la région Paca pour constituer son dossier de pré-candidature pour les JO d'hiver 2030.
Le parquet national financier (PNF) a confirmé avoir reçu la plainte et les magistrats sont en train de l'analyser.
Sébastien Chesbeuf, qui travaillait comme consultant auprès de la société événementielle de marketing sportif Keneo, affirme que Michaël Aloïsio est intervenu auprès du cabinet du président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier. Il a fait cela pour dissuader la région de travailler avec eux et favoriser la société RNK, une entreprise cofondée par Édouard Donnelly à la fin de l'année 2020.
Édouard Donnelly a quitté la société en novembre 2022 lors de son entrée au Cojo en tant que directeur exécutif des opérations, ce qui a suscité des soupçons de conflits d'intérêts.
Selon Me Thomas Hollande, avocat de Sébastien Chesbeuf, « ces agissements pénalement répréhensibles ont causé un préjudice grave à (son) client, car ils l'ont privé d'un marché. »
« L'objectif de cette plainte est aussi qu'une enquête pénale fasse la lumière sur ces agissements, ces interventions infondées pour essayer de favoriser des cabinets avec lesquels le Cojo a des relations d'affaires, une proximité », a-t-il ajouté.
De son côté, Michaël Aloïsio a fermement réfuté les accusations calomnieuses de Sébastien Chesbeuf, affirmant que ces échanges avec la région Paca s'inscrivent dans le cadre d'un partage d'expériences en vue de leur future candidature pour 2030.
Le conseiller sport d'Emmanuel Macron, Cyril Mourin, mentionné dans la plainte, a déclaré qu'il n'avait aucun lien avec ce dossier et n'avait jamais eu l'occasion d'exprimer un avis ni même d'échanger sur ces sujets de prestations avec le conseiller sport de Renaud Muselier.
Il y a actuellement deux enquêtes distinctes en cours au PNF sur des soupçons de favoritisme, de prise illégale d'intérêts et de détournement de fonds publics lors de l'attribution des marchés des Jeux olympiques.
Source : AFP.