La décision de la Collectivité de Corse d'attribuer certaines lignes de transports scolaires à une autre entreprise fait gronder la colère de quatre sociétés du Grand Ajaccio. Elles déplorent d'avoir perdu la gestion de lignes historiques des vallées du Prunelli, de la Gravona et de la Rive Sud du golfe d'Ajaccio au dernier moment, à seulement cinq jours de la rentrée des classes.
Ces quatre sociétés – ACM, Bellini, Bernardi et Nadizi – accusent la Collectivité de favoritisme envers l'entreprise Phoenix, qui a obtenu la gestion de 10 lignes sur les 175 du Pumonte incluses dans cette délégation de service public renouvelée tous les 4 ans. Elles estiment que la Collectivité n'a pris en compte que le critère du prix au détriment des critères techniques.
De son côté, l'entreprise Phoenix se défend en affirmant qu'elle a répondu de manière transparente aux appels d'offres, en mettant en avant sa rentabilité. Son président, Mickaël Pellegrini, affirme qu'ils n'ont pas cherché à mettre d'autres transporteurs en difficulté.
Les sociétés mécontentes reprochent également à l'entreprise Phoenix de disposer de capitaux venus du continent. Cette accusation est réfutée par la société qui affirme avoir un associé corse et emploie des personnes locales.
La Collectivité de Corse, bien qu'elle comprenne l'émotion suscitée par sa décision, indique que l'entreprise Phoenix a été classée très largement première dans le rapport d'analyse des offres, qui prenait en compte à 60% le critère du prix et à 40% les critères techniques. Elle souligne que toute autre décision aurait pu entraîner des sanctions administratives voire pénales.
Les sociétés d'autocars envisagent de faire appel auprès du tribunal administratif. En attendant, elles ne savent pas si elles pourront assurer le transport scolaire sur les lignes qui leur restent pour la rentrée.
La Collectivité de Corse se dit ouverte à la discussion avec les opérateurs du secteur et leurs organisations syndicales.
Retrouvez le reportage d'Alain Stromboni et Jennifer Cappaï ci-dessous.