Le LBD est une arme utilisée par les policiers en France depuis 2009. Elle est souvent utilisée lors des interventions de maintien de l'ordre, mais elle peut également causer des blessures graves, voire la mort. Des associations remettent en question son utilisation et certains policiers commencent à la délaisser.
Lors de la crise des gilets jaunes en 2018, le LBD a commencé à faire parler de lui à cause du nombre de personnes ayant perdu un œil suite à un tir de cette arme. Selon le ministère de l'Intérieur, 13 000 tirs de LBD ont été effectués à cette période. Chaque année, entre 15 000 et 20 000 tirs de ce type sont réalisés par les forces de l'ordre.
Le LBD, acronyme de « lanceur de balles de défense », utilise des balles de 40 mm de diamètre et est censé être utilisé à une distance de 3 à 25 mètres, selon les instructions du ministère de l'Intérieur. Il est interdit de viser la tête lors du tir.
Selon Christophe Korell, président d'une association qui vise à rapprocher citoyens et policiers, les policiers estiment que le LBD est une arme nécessaire lors d'interventions difficiles. Il les rassure et les a déjà sortis de situations délicates à plusieurs reprises.
Cependant, le responsable de la zone sud d'Unité SGP Police, Bruno Bartocetti, estime que lorsque des personnes sont blessées ou tuées à cause du LBD, il faut remettre en question le constructeur de l'arme plutôt que l'utilisateur. Il compare cela à d'autres armes intermédiaires, telles que le taser ou le tonfa, qui sont également contestées dans leur utilisation. Bruno Bartocetti affirme que le LBD pourrait être amélioré, mais il ne faut pas perdre de vue que les policiers doivent faire face à des situations de violences dans lesquelles ils doivent se défendre.
En 2021, le ministère de l'Intérieur estime que les armes de force intermédiaire sont nécessaires pour faire face à des scènes de violence. Il assure également que chaque usage de ces armes est tracé.
Il existe deux cadres d'utilisation du LBD. Dans le cadre du maintien de l'ordre, son utilisation est soumise au contrôle du commandement et chaque tir est filmé. Dans le cadre de la police nationale, le LBD est mis à disposition des équipages et des patrouilles, mais il faut avoir une habilitation et avoir reçu une formation spécifique.
Les victimes des tirs de LBD ne sont pas considérées comme des personnes dangereuses, mais plutôt comme des dommages collatéraux se trouvant à proximité des affrontements. Certaines associations s'inquiètent de la répression croissante lors des opérations de maintien de l'ordre et des risques de traitements cruels, inhumains et dégradants.
En 2022, la Défenseure des droits recommande d'interdire l'utilisation du LBD lors des opérations de maintien de l'ordre. Certains syndicats, comme Unité SGP Police, reconnaissent que des utilisations inappropriées et excessives du LBD peuvent avoir lieu, mais ils soulignent que dans la grande majorité des cas, les policiers utilisent cette arme avec la volonté de neutraliser sans tuer ou blesser gravement quelqu'un.
En Europe, l'utilisation des armes non létales fait débat. Elles sont interdites dans certains pays comme les pays scandinaves, l'Irlande, l'Autriche et la plupart des Länder allemands. Au Royaume-Uni, leur usage est rare et interdit lors des opérations de maintien de l'ordre. Au Portugal et en Espagne, les forces de l'ordre peuvent les utiliser, mais certaines polices régionales ont renoncé à l'utilisation de balles en caoutchouc après des incidents graves.
Certains policiers sont de plus en plus réticents à utiliser le LBD lors de leurs patrouilles, le considérant comme une arme d'agression associée aux violences policières. Certaines ONG demandent même la suspension du LBD40 le temps qu'une enquête indépendante soit réalisée sur son utilisation.