Un séisme puissant a secoué le Maroc, provoquant une grande surprise chez les scientifiques en raison de sa violence. Des répliques, voire un deuxième séisme, pourraient survenir dans les prochaines heures, préviennent des sismologues de l'Institut des Sciences de la Terre de l'université de Grenoble.
Au moins 1 037 personnes ont perdu la vie dans ce séisme dévastateur qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, causant d'importants dégâts et semant la panique à Marrakech et dans plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel.
La secousse tellurique de magnitude 6,8, enregistrée à 23h11 heure locale, a surpris Jean Virieux et Florent Brenguier, sismologues à l'Institut des Sciences de la Terre de l'université de Grenoble.
Interrogé par France 3 Alpes, Jean Virieux explique que même si la région est connue pour son activité sismique en raison de sa position à la frontière entre des plaques tectoniques, la magnitude de ce séisme est particulièrement importante. Il s'agit du plus gros séisme jamais enregistré au Maroc depuis les années 1960.
Florent Brenguier ajoute que bien que l'existence d'une faille dans cette région était connue, son potentiel destructeur était ignoré car il n'y avait pas d'historique de séismes majeurs. Le seul séisme important jamais mesuré au Maroc était celui d'Agadir en 1960, d'une magnitude de 6, soit près de 10 fois moins puissant que celui de Marrakech.
La prévision des séismes étant impossible dans le sens météorologique du terme, les sismologues soulignent qu'il est néanmoins possible d'évaluer le séisme afin de déployer les secours appropriés dans la zone touchée.
Concernant d'éventuelles répliques, Jean Virieux prévient qu'elles se produiront dans la région, mais qu'elles seront moins puissantes que le premier séisme. Il met en garde contre le retour des habitants dans leurs maisons endommagées, car même une petite secousse peut provoquer un effondrement. Les répliques peuvent durer deux à trois semaines, le temps que la croûte terrestre se rééquilibre.
Florent Brenguier ajoute que l'intensité des répliques diminue rapidement avec le temps, mais qu'il est toujours possible qu'un deuxième séisme majeur se produise à quelques kilomètres de la zone touchée. Des études seront menées pour comprendre ce qui a provoqué ce séisme, rechercher d'éventuels signes précurseurs et mieux connaître la faille géologique. L'Institut des Sciences de la Terre de l'université de Grenoble dispose d'un réseau d'interventions post-sismiques bien équipé, et si le Maroc en fait la demande, des recherches seront menées sur place.
Cependant, pour le moment, la priorité est d'apporter une assistance aux victimes et aux sinistrés, souligne Florent Brenguier.