Pressions mafieuses sur l’économie des déchets en Corse.

Lounes

associations et collectifs se sont réunis en préfecture pour discuter du centre de -tri de Monte. Parmi eux, on retrouve la plateforme citoyenne de Dominique Yvon, les collectifs « Mafia no, a vita iè », « Massimu Susini », « U Levante » et « Zeru Frazu ». Tous s'opposent à la privatisation de la gestion des déchets, notamment du centre de sur-tri de Monte.

Rappelons qu'à la fin du mois de juillet, le marché public pour l'exploitation du centre de Monte a été notifié. Ce marché, d' valeur de plus de 250 millions d'euros hors taxe, englobe la conception et l'exploitation du site pendant 10 ans. Les entreprises AM environnement et Energipole, qui exploitent déjà 14 sites de gestion des déchets, auront en charge l'exploitation du site. Il s'agit donc d'une gestion entièrement privée.

« Cette privatisation du site est un choix catastrophique » déclare Jérôme Mondoloni du collectif Massimu Susini.

Cette privatisation suscite de vives inquiétudes chez les associations reçues par le secrétaire général de la préfecture de Corse-du-, Pierre Larey. Jérôme Mondoloni soulève notamment le problème des pressions mafieuses dans le des déchets depuis plusieurs années, confirmées par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS). Il déplore également le fait que l'Etat ne soutienne pas le principe d'une gestion des structures de traitement des déchets, mais au contraire favorise la privatisation.

Les collectifs sont particulièrement indignés par l'initiative du SYVADEC (Syndicat de des Déchets de Corse) qui a lancé les marchés publics avant même que le Plan Territorial pour la Gestion des Déchets (PTPGD) ne soit validé par l'Assemblée de Corse. Ce plan n'a même pas fait l'objet d'une enquête publique. Selon Jérôme Mondoloni, il revient normalement à la Collectivité de Corse de fixer les orientations stratégiques en matière de gestion et de traitement des déchets, tandis que les décideurs locaux, tels que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et le SYVADEC, doivent mettre en œuvre ces décisions. Cependant, dans les faits, c'est le SYVADEC qui a décidé de lancer les marchés, ce qui crée un vide juridique important.

Lors d'une rencontre avec les équipes de France 3 Corse, le maire de Monte, Jean-François Mattei, avait annoncé que la gestion et l'exploitation privée du centre de Monte s'étendrait sur 10 ans. À l'issue de cette période, la gestion du site serait ensuite confiée au SYVADEC.