Proactive régulation des meutes de loups en Suisse et dans le Massif jurassien : jusqu’à 60% pourraient être tués cet hiver

Lounes

En , la loi sur la chasse a été révisée par le Conseil fédéral afin d'adopter une régulation proactive des meutes de loups, ce pourrait entraîner une drastique de leur population sur le territoire cet hiver, avec un impact sur les meutes du massif jurassien. Les associations de du loup sont opposées à cette décision et organiseront une manifestation le samedi 9 septembre à Lausanne.

un projet d'Ordonnance sur la chasse proposé par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), jusqu'à 180 loups pourraient être abattus cet hiver en Suisse, soit 60% de la population totale estimée entre 250 et 300 loups. L'objectif est de réduire le nombre de meutes de 31 à 11.

Alain Prêtre, membre du comité de l'association Defend the wolf et du collectif Loup massif du Jura en France, affirme que ce chiffre a été officiellement annoncé par les institutions, bien qu'il n'ait pas été confirmé. Le Secrétariat général du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) confirme ce projet en indiquant que le Parlement a révisé la loi sur la chasse pour passer d'une régulation réactive à une régulation proactive des meutes de loups, afin d'éviter une nouvelle croissance exponentielle.

Le département de l'infrastructure et de l'environnement estime donc nécessaire d'agir rapidement cet hiver, d'où la mise en vigueur des mesures urgentes de l'ordonnance le 1er décembre pour une durée limitée.

Cette annonce suscite le débat. Alain Prêtre considère qu'il s'agit d'un « déni démocratique » et que la n'a pas été prise en compte, notamment lors de la votation sur la révision de la loi sur la chasse en septembre 2020, qui avait été refusée à une courte majorité. Selon lui, les éleveurs ont exercé une pression sur le Conseil fédéral et l'Office fédéral de l'environnement pour obtenir cette nouvelle ordonnance.

Le DETEC affirme quant à lui avoir consulté les parties intéressées pour cette proposition d'entrée en vigueur partielle, précisant que les conférences cantonales compétentes et les organisations professionnelles et de protection pouvaient leur avis par écrit jusqu'au 6 septembre 2023.

En ce qui concerne l'augmentation de la population de loups, le DETEC explique que la Suisse comptait en 2020 un total de 11 meutes et un peu plus de 100 individus, avec 446 attaques en 2019 contre 1 480 l'année dernière, où les autorités avaient déjà autorisé l'abattage de 24 loups. Alain Prêtre commente que la politique est maintenant attentive aux revendications des éleveurs, ce qui va à l'encontre de la convention de Berne qui accorde le statut d'espèce strictement protégée aux loups.

Le DETEC assure que le loup reste une espèce protégée et que sa régulation reste entre les mains des autorités fédérales et cantonales. Les tirs doivent être conformes à la loi et contrôlés, dans le but de maintenir la population de loups dans des limites et de veiller à ce qu'ils restent craintifs.

Alain Prêtre, inquiet de cette annonce, participera à une manifestation à Lausanne le samedi 9 septembre en faveur de la sauvegarde du loup et de la biodiversité. Il s'interroge sur les raisons qui poussent à enlever la nourriture de la bouche du loup, affirmant qu'il saura s'en débrouiller lui-même.