Professeurs indignés face à l’interdiction de l’abaya : pas notre rôle de faire la police

Angers Mag

Un groupe de et de personnels de l'éducation du lycée Maurice Utrillo de Stains en -Saint-Denis a appelé à une grève à partir de mercredi. La raison de cette grève est l'interdiction du de l'abaya au lycée et le manque de moyens assurer la rentrée dans cet établissement.

Benoît Del Torchio, de SVT au lycée Maurice Utrillo, est en colère. Pour lui et d'autres membres du personnel de ce lycée, la note de service envoyée par Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale, interdisant le port de l'abaya, est mal passée.

Un tract rédigé par un collectif d'enseignants et de personnels de l'éducation de ce lycée indique que « nous ne sommes pas dupes ! Il est clair que la politique islamophobe lancée par le gouvernement (…) cherche à cacher les attaques qui sont faites contre le système d'éducation ».

Mais derrière la polémique sur l'abaya, Benoît Del Torchio déplore avant les postes non pourvus, le manque de personnels encadrants et le nombre élevé d'élèves par classe.

Mercredi, lui et certains de collègues appellent à une grève des personnels dans l'établissement. Une assemblée générale est prévue à la mi-journée devant le lycée pour dénoncer cette note et pour « exiger des moyens pédagogiques et éducatifs ». Le collectif espère également rallier à leur cause des parents d'élèves, des élèves et d'autres professeurs de lycées de l'académie de Créteil.

L'appel à la grève est largement soutenu par le SNES-FSU de Seine-Saint-Denis. Grégory Thuizat, cosecrétaire départemental du SNES-FSU 93, dénonce une « laïcité de l'exclusion » et estime que la note risque de créer « des humiliations supplémentaires pour des élèves renvoyés chez eux ».

Le ministre de l'Education Nationale, Gabriel Attal, a annoncé que 298 élèves s'étaient présentés en abaya dans leur établissement et que la majorité d'entre eux s'étaient conformés à l'interdiction.

L'interdiction du port de l'abaya et du qamis a fait l'objet d'un référé-liberté devant le Conseil d'Etat, suite à une requête déposée par l'association Action Droits des Musulmans.