Projet très contesté d’usine de méthanisation dans les Deux-Sèvres

Lounes

Un projet très controversé est en cours à Lezay, dans les Deux-Sèvres. Une usine de méthanisation pourrait bientôt le jour dans une zone naturelle protégée, de la commune. Cette décision suscite une immense opposition de la part des riverains, des associations environnementales et même de la mairie. Tous ont déposé un recours pour s'opposer au projet, malgré sa validation par la préfecture. Ils espèrent pouvoir faire déplacer ou abandonner la construction.

« Ça n'a aucun intérêt pour la commune. À Lezay, on se chauffe au bois, on n'a pas de réseau de gaz. Donc le gaz qui va être produit ici, en zone Natura 2000, le but ça va être de l'emmener via un gazoduc de 12 km à Saint-Léger-la-Martinière. Ça n'a aucun sens de l'implanter ici, alors qu'on est en zone protégée. » déclare Florent Blanchard, président de l'association Lezay Natura 2000 et à la tête des opposants au projet. Ce dernier consiste en la construction d'une unité de méthanisation sur le plateau Mellois, destinée à produire du biométhane. Il est porté par une coopérative agricole, la CEA, qui regroupe 450 adhérents implantés dans la zone nord-est de la Charente-Maritime et du des Deux-Sèvres.

Le projet d'usine de méthanisation suscite de nombreuses nuisances selon Florent Blanchard, agriculteur en grande culture. Bien qu'il aurait pu envisager cette initiative comme un potentiel débouché supplémentaire pour sa production, il estime que les désavantages sont trop importants. En effet, ces trois unités de méthanisation de 12 mètres de haut seraient implantées dans une zone de protection de l'outarde canepetière, une espèce menacée, et à moins de 200 mètres des habitations les plus proches. Les nuisances sonores, visuelles et olfactives suscitent de vives craintes chez les habitants, qui redoutent également une perte de 20% de la de leurs biens immobiliers.

Malgré l'avis défavorable de la mairie de Lezay, la préfecture des Deux-Sèvres a autorisé l'implantation de l'usine. Néanmoins, le maire Olivier Gayet préconise une médiation avec les services de l'État et le du projet. Il espère qu'une telle démarche pourra permettre de trouver un autre emplacement qui n'aurait pas d'impact sur les riverains ni sur l'environnement.

De côté, l'entreprise Technic Biogaz, chargée de la réalisation du projet, affirme respecter la . Laura Guenin, chargée de communication de l'entreprise, précise que des réunions publiques ont été organisées pour expliquer le projet à la population. Elle comprend que cela ne soit pas suffisant, mais se dit ouverte à expliquer davantage le projet et à faire preuve de pédagogie.

Face à cette , les opposants ont décidé de déposer un recours contre le permis de construire devant le tribunal administratif de Poitiers.