Il est difficile pour les agriculteurs de trouver des saisonniers pendant les fortes chaleurs. En Eure-et-Loir, quatre détenus de la prison de Châteaudun leur sont venus en aide en participant à la récolte de pommes de terre.
Depuis fin juillet, à Triville, en Eure-et-Loir, quatre détenus s'occupent du tri des pommes de terre. Ce travail est une récompense pour leur bonne conduite à la prison de Châteaudun. Il s'agit du « projet patates », qui met en relation des détenus avec des agriculteurs. Certains ont fait appel à la prison pour trouver du personnel local.
« Quand on va les chercher, on sait qu'ils sont là. Parfois, les années précédentes, il manquait un trieur ou d'autres personnes, ce qui ralentissait le travail », se réjouit Damien Chateignier, exploitant agricole. Les problèmes de recrutement qu'il évoque sont apparus depuis la pandémie de Covid-19, explique Damien Gueugnier, son associé.
Cet été, la deuxième édition du « projet patates » se déroule dans le département. Cette édition devrait en appeler d'autres, espère Jean-Marcellin Babin, directeur fonctionnel des services pénitentiaires d'insertion de probation en Eure-et-Loir : « Nous espérons qu'elle va se pérenniser dans cette lignée. Nous avons des agriculteurs qui nous appellent pour demander si nous avons des personnes à proposer. »
Pour la direction de la prison de Châteaudun, l'objectif est simple : « Permettre à ces personnes détenues, même à travers des travaux saisonniers, d'avoir une première expérience utile. Soit parce qu'ils ont déjà travaillé et qu'ils ont besoin de renouer avec une forme de vie active avant de sortir, soit parce qu'ils n'ont jamais travaillé de leur vie », explique Abdelkader Kourak, directeur adjoint du centre de détention de Châteaudun.
Les détenus du « projet patates » travaillent tous les jours de 14h à 21h depuis le 27 juillet, sauf en cas de mauvais temps, et sont rémunérés au SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance).
Avec Emma Stenfeld.