À une semaine de la rentrée, le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal, a annoncé plusieurs mesures. Les syndicats ont réagi lors d'une réunion devant l'université Jules Verne à Amiens, le lundi 28 août.
Le report des épreuves de spécialité du baccalauréat :
Depuis la réforme mise en place par Jean-Michel Blanquer, les deux épreuves de spécialité du baccalauréat avaient lieu en mars. Gabriel Attal a annoncé que, dès cette année scolaire, elles seront décalées au mois de juin.
Cette décision a été unanimement saluée par les syndicats. Pour Guillaume Ancelet, secrétaire départemental FSU dans la Somme, il s'agit de « l'annonce forte de la rentrée ».
Selon lui, l'année dernière, les élèves avaient déserté les cours en mai et juin, sachant qu'ils avaient déjà obtenu leur bac grâce à leurs résultats aux épreuves de spécialité. Il se réjouit donc que l'on revienne à des épreuves ponctuelles en juin.
Cependant, le syndicat SGEN-CFDT exprime une préoccupation : « Ce sont des annonces qui arrivent très tardivement, comment les collègues vont-ils les prendre en compte ? », se demande Sylvia Marié, secrétaire académique adjointe.
Interdiction de l'abaya en milieu scolaire :
L'abaya est une longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes. Gabriel Attal a annoncé son interdiction. Maxime Paruch, secrétaire de l'UNSA dans la Somme, estime que « cette annonce a le mérite de la clarté ».
Il souligne que ce sujet pose problème dans de nombreux établissements. Jusqu'à présent, les équipes étaient responsables de l'application des textes de 2004 sur la laïcité et le port des signes religieux. Maintenant, il va falloir définir ce qu'est une abaya, alors que la rentrée approche à grands pas.
Interrogé à ce sujet, Franck Davion, représentant du syndicat FO lycées et collèges, ne prend pas de position claire. Selon lui, cela dépendra de l'organisation syndicale des chefs d'établissements. Il reconnaît toutefois que cette annonce est un effet d'annonce.
Selon l'AFP, les atteintes à la laïcité liées au port de signes et de tenues ont augmenté de plus de 150% tout au long de l'année scolaire précédente.
Revalorisation des professeurs :
Gabriel Attal a déclaré lors de sa conférence de presse de rentrée que « tous les professeurs de ce pays toucheront entre 125 et 250 euros nets en plus par mois par rapport à la rentrée précédente, de manière inconditionnelle ».
Cependant, tous les syndicats interrogés ce lundi matin à Amiens expriment des doutes. Maxime Paruch, secrétaire de l'UNSA dans la Somme, rappelle que lors de la campagne présidentielle, le président de la République avait promis une revalorisation inconditionnelle de 10%. Or, les chiffres annoncés par le ministre sont bien loin de cet engagement.
Franck Davion, représentant du syndicat FO lycées et collèges dans la Somme, estime que cette revalorisation est illusoire et ne répond pas réellement aux besoins des enseignants. Selon lui, il s'agit d'un effet d'annonce.
Sylvia Marié, secrétaire académique adjointe du syndicat SGEN-CFDT, précise que la revalorisation ne concernera qu'une partie des enseignants, et ceux qui en bénéficieront seront ceux qui le souhaitent, puisque cela sera basé sur le volontariat.
Guillaume Ancelet, secrétaire départemental dans la Somme, demande quant à lui une revalorisation sans contrepartie.
Avec Anthony Halpern / FTV