Les universités d'été du Parti socialiste ont débuté le 25 août à Blois, en Loir-et-Cher. Malheureusement, les principaux opposants à la ligne d'Olivier Faure étaient absents de l'événement. Le slogan du campus est « Retrouver le peuple », car les classes populaires sont de plus en plus tentées par le Rassemblement national.
Le campus du PS s'est ouvert dans la Halle aux grains de Blois, après que La Rochelle ait été le lieu de rassemblement officiel des socialistes pendant plusieurs années. Cette année marque la quatrième fois que Blois accueille l'événement.
Ces universités d'été se tiennent dans un contexte de luttes internes. L'alliance de la gauche aux élections législatives sous la bannière de La France insoumise a profondément divisé le Parti socialiste. Bernard Cazeneuve, qui a quitté le parti, n'était bien sûr pas présent. François Hollande, qui était critique envers cette alliance avec Jean-Luc Mélenchon, est venu à Blois seulement pour le séminaire réservé aux élus socialistes.
En revanche, Olivier Faure était bien présent. Réélu de justesse lors du dernier congrès en tant que premier secrétaire du parti, il est l'artisan de l'accord à gauche du Parti socialiste. Son adversaire Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, n'était pas là. Le maire de Blois, Marc Gricourt, a expliqué au public que cela était dû à des raisons familiales, provoquant des réactions sarcastiques de la part de l'auditoire. Carole Delga et Anne Hidalgo, premières opposantes à Olivier Faure, étaient également absentes.
L'objectif affiché de ces universités d'été est de réunir les classes populaires et de les convaincre de rejoindre le Parti socialiste, tout en évitant d'aborder les divisions internes dès le début du campus. L'idée est de trouver des solutions pour unir les classes populaires face aux tentatives de mise en concurrence de la droite et de l'extrême droite. Marc Gricourt espère que la gauche pourra incarner une alternative crédible et rendre la parole socialiste audible.
Malgré cet optimisme affiché, Marc Gricourt est lucide sur la situation du Parti socialiste. Il estime qu'ils n'ont plus les moyens de diriger le débat à gauche, mais il est important de garder une certaine constance dans leurs idées. La députée insoumise Raquel Garrido, présente au premier rang, a applaudi mollement cette déclaration, consciente qu'elle vise son propre parti. Marc Gricourt craint également que le Parti socialiste soit encore loin d'atteindre son objectif malgré les avancées déjà réalisées.
Le Parti socialiste cherche à reconquérir son électorat, notamment les classes populaires qui se sont détournées du parti lors des dernières élections présidentielles. Il estime que ces électeurs ont été déçus par la mandature de François Hollande, malgré certaines avancées. Le bilan du quinquennat Hollande reste un sujet de division au sein du parti. Certains, comme Bernard Cazeneuve, revendiquent ce bilan, estimant qu'il peut répondre aux attentes de l'électorat traditionnel du PS.
François Bonneau, président socialiste du Centre-Val de Loire, estime également que la gauche a encore beaucoup de chemin à parcourir pour être perçue comme portant un projet répondant aux préoccupations quotidiennes des citoyens. Il estime que la gauche et le PS manquent de clarté sur certaines valeurs républicaines, comme la laïcité, qui sont fondamentales.
Concernant les élections européennes, François Bonneau affirme qu'il serait intéressant de faire une liste commune, mais dans la clarté. Il souligne également l'importance d'affirmer la nécessité de l'Europe. Marc Gricourt est du même avis, mais souligne les divergences sur ce sujet entre les différents partis de gauche, ce qui rend difficile la constitution d'une liste commune.
En conclusion, ces universités d'été visent à faire du Parti socialiste la première alternative à Emmanuel Macron et à contrer la montée de l'extrême droite. Mais en réalité, elles sont aussi l'occasion pour le PS de se replacer au sein de la gauche et de gagner des voix face à Jean-Luc Mélenchon. La tâche s'annonce difficile, car les différences de vision et de stratégie entre les différents partis de gauche reste un obstacle à l'unité.