Dans la région grassoise, la récolte du jasmin bat son plein. Cette fleur au parfum capiteux est largement utilisée dans la composition de nombreux parfums célèbres, tout comme la rose.
Au domaine de Manon, à Grasse, on cultive le jasmin depuis quatre générations. Cette petite fleur blanche à l'odeur enivrante est notamment utilisée par de grandes marques de parfums. La récolte est réalisée chaque année et la production est pré-vendue.
La cueillette du jasmin nécessite une grande attention. Il faut se lever tôt le matin, lorsque la fleur est chargée de molécules olfactives et que le soleil n'est pas encore trop fort. La tige et la fleur doivent être cueillies ensemble, d'où le petit bruit sec caractéristique de la fleur du matin.
Une fois cueillies, les fleurs s'oxydent rapidement, il faut donc faire vite pour les traiter. Carole Biancalana, du Domaine de Manon, constate cette année les effets du changement climatique sur la production. Les variations de production journalière sont devenues plus fréquentes et la récolte est moins harmonieuse qu'autrefois.
La production quotidienne de jasmin varie de 3 à 20 kilos de fleurs, ce qui détermine également la quantité de fragrance obtenue. Il faut 8 000 fleurs pour obtenir un kilo de jasmin et 650 kilos de fleurs sont nécessaires pour produire un litre d'absolu, la concentration la plus élevée de parfum.
Il existe plus de 200 variétés de jasmin dans le monde. Originaire d'Asie, cette plante tropicale a été introduite sur le pourtour méditerranéen. Son nom, « Yasmin », signifie « Cadeau de Dieu » en persan.
Mais pourquoi le jasmin est-il cultivé à Grasse ? Selon Galimard, parfumeur grassois, l'idée est venue des tanneurs de la ville. Ils ont décidé de cultiver le jasmin pour parfumer le cuir de leurs produits, notamment les gants destinés à la noblesse. C'est ainsi que Grasse est devenue la capitale mondiale du parfum.