Refus du statut de calamité naturelle aux apiculteurs des Pyrénées-Orientales pour 2022

Lounes

Le des apiculteurs USAR exprime son indignation face à la situation inacceptable qui a frappé les éleveurs d'abeilles des Pyrénées-Orientales en 2022. En effet, la sécheresse a entraîné une baisse de rendement moyenne de 50%, ce qui est d'autant plus préoccupant. Cependant, la refuse de reconnaître le statut de calamité agricole à ces apiculteurs, arguant que la demande n'a pas été déposée dans les délais.

Les apiculteurs du département se sont donc réunis au de l'USAR, à Ille-Sur-Têt, pour trouver une solution à cette situation qu'ils jugent aberrante. Le syndicat, qui compte près de 180 adhérents, conteste le fait que la demande n'ait pas été déposée dans les temps. Selon Daniel Boubel, président de l'USAR, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) leur avait affirmé qu'ils avaient jusqu'au 20 mai pour envoyer les éléments nécessaires, ce qu'ils ont fait le 17 mai. Cependant, un mois plus tard, on leur annonce que le statut n'est pas reconnu car déposé hors délais. Daniel Boubel s'insurge contre cette décision, soulignant que la sécheresse sévit depuis 14 mois dans les Pyrénées-Orientales et que les apiculteurs ont enregistré une perte de rendement moyenne de 50%, voire 80% pour certains. Il affirme que ce métier n'est pas à recommander à un jeune du département aujourd'hui. De plus, le département est toujours affecté par la vague de chaleur actuelle, qui assèche les sols et les fleurs.

FranceAgriMer se félicite d'une augmentation de 58% des récoltes en 2022, mais Daniel Boubel nuance ces chiffres. En effet, si cela fonctionne bien dans le Nord et l'Est, les abeilles sont en train de mourir dans le Sud, et la situation empire chaque année.

Outre la baisse de production de miel, il y a également une diminution du nombre d'abeilles, souligne le syndicat. Celui-ci a également fait une demande de de perte de fond, mais là aussi on leur a dit que c'était tard, alors que la deadline est normalement fixée en septembre. Le syndicat estime qu'il y a clairement une erreur administrative. Le statut de calamité agricole, qui permettrait un dédommagement équivalent à 50% des pertes environ, a été reconnu aux apiculteurs du département en 2019 et 2021.

La sécheresse n'est pas le seul problème auquel sont confrontés les apiculteurs. Cambassédès, apiculteur à Ponteilla depuis 2011, constate une diminution de 50 à 70% de sa récolte de miel en 2022 par à une année normale, en raison du manque d'eau des fleurs. Il souligne que ces dernières années ont été plus difficiles que tranquilles et que l'activité d'apiculteur ne consiste pas seulement à recevoir des subventions. De plus, il évoque le problème du frelon asiatique, qui stresse les abeilles et les empêche d'aller butiner.

Heureusement, certains apiculteurs s'en sortent mieux dans le département, comme Aurélien Gondron, apiculteur du Cambre, près de la frontière espagnole. Il reconnaît que la sécheresse n'est pas favorable, mais estime que la situation n'est pas totalement noire. Malgré la perte de 72 ruches lors de l'incendie de Cerbère en avril dernier, il parvient encore à s'en sortir en renouvelant reines dans ses colonies. Cependant, il reconnaît qu'il faut travailler de plus en plus dur pour obtenir des résultats ces derniers temps, mais il ne se voit pas faire un autre métier.