La présence d'un enseignant devant chaque classe dans l'académie de Besançon est-elle possible ? Selon le rectorat, il ne manque que 50 postes d'enseignants « Equivalent Temps Plein » sur les 15 456 postes disponibles dans les quatre départements de Franche-Comté.
En Franche-Comté, il y a 6 946 professeurs des écoles et 8 510 enseignants en collège et lycée. La question est donc de savoir si leur nombre est suffisant pour garantir la présence d'un enseignant devant chaque classe, comme promis par le gouvernement et le président de la République.
La rectrice de l'académie de Besançon, Nathalie Albert-Moretti, se veut rassurante. Selon elle, « les recrutements ont été plus importants » lors des concours d'enseignants. Les conditions de rémunération et de travail ont donc permis d'attirer davantage de candidats.
Cependant, l'Education nationale reste un secteur où les recrutements sont tendus, selon le ministère de l'Education nationale lui-même. Cette année, plus de 3 100 postes n'ont pas été pourvus lors des concours d'enseignants.
Pour atteindre cet objectif d'un enseignant devant chaque classe, le rectorat a recruté 507 enseignants contractuels, dont 91 % ont déjà travaillé pour l'Education nationale. Mais il manque encore 50 « Equivalent temps plein ». Il est difficile de déterminer combien de professeurs cela représente, car « un enseignant peut ne faire que quelques heures dans un établissement », ce qui ne correspond pas à un temps plein.
Il manque principalement des emplois dans des domaines ultra-spécialisés comme l'électrotechnique, notamment dans le nord de la Haute-Saône, le sud du Jura, le Haut-Doubs ou Montbéliard.
Pour assurer la présence d'un enseignant devant chaque classe, différentes solutions sont envisagées. Il est proposé aux professeurs de faire des heures supplémentaires ou de recruter des professeurs associés, c'est-à-dire des professionnels venant transmettre leurs connaissances.
Une autre solution expérimentée l'an dernier est l'organisation de formations en dehors du temps scolaire sur la base du volontariat, avec une indemnisation supplémentaire.
Le gouvernement a également lancé le « pacte enseignant » pour les absences de moins de 15 jours. Ce dispositif vise à assurer le remplacement « systématique » des enseignants absents grâce à des missions rémunérées supplémentaires sur la base du volontariat. Toutefois, le nombre d'enseignants adhérant à ce pacte et sa mise en place font l'objet de doutes et de réserves de la part du ministre de l'Education nationale, du recteur de l'académie de Besançon et des syndicats enseignants.
Selon le rectorat, le enjeu réside dans le remplacement des absences de courte durée, pour lesquelles le pacte enseignant constitue un nouveau levier. Cependant, aucune statistique n'est fournie concernant les absences de courte durée. Au cours de l'année dernière, les absences de plus de 15 jours ont été satisfaites à hauteur de 81,92% dans le primaire et de 94,91% dans le secondaire.