Pour son traditionnel festin niçois, Christian Estrosi a réussi à éviter les ennuis ce vendredi soir, devant près de 6000 personnes. Son ami Edouard Philippe, ancien Premier ministre, était à ses côtés pour parler de laïcité et de liberté des élus locaux. Cependant, l'événement marquant de la soirée restera sans aucun doute le lapsus de Christian Estrosi.
Il était tellement heureux d'accueillir son ami Edouard… qu'il a confondu son nom de famille. En effet, en pleine allocution devant un parterre de convives, Christian Estrosi s'est adressé à son ami en l'appelant Edouard… Balladur. À côté de lui, le vrai Edouard Philippe, ancien Premier ministre, a éclaté de rire, entraînant avec lui les 6000 personnes présentes. Christian Estrosi a caché son visage avec les mains tandis qu'Edouard Philippe est venu à son secours en l'enveloppant dans ses bras. Tout est bien qui finit bien, les amis sont toujours amis, et cette image des deux maires hilares ne nuira pas à la communication de Christian Estrosi, bien au contraire : l'essentiel est sauf.
Vu du ciel, le banquet à ciel ouvert organisé par le maire de Nice a fait sensation. Christian Estrosi est arrivé de manière magistrale, accompagné de son numéro deux, Edouard Philippe, tous deux membres du parti Horizons, l'aile droite du macronisme.
Dans le public se trouvaient des électeurs acquis à la cause de Christian Estrosi. Quelques voix critiques se sont tout de même fait entendre timidement concernant les chantiers de démolition entrepris par le maire, notamment ceux de l'Acropolis et du Théâtre national de Nice. Cependant, ces critiques n'ont pas suffi à créer de véritables tensions. Ce soir-là, tout le monde était d'accord avec le maire de Nice.
Les discours ont notamment porté sur la fermeté de Christian Estrosi face aux atteintes à la laïcité. Il a déclaré : « L'abaya, je ne sais pas si elle se fera ailleurs, mais à Nice, pas ici ». Cette déclaration a été applaudie.
Le maire de Nice a également demandé à l'État de confier aux élus locaux ce qu'il ne peut pas faire lui-même. Il a exprimé le souhait d'avoir le pouvoir de décider en moins de 24 heures d'expulser ceux qui n'ont pas leur place à Nice. Il a précisé que si des associations souhaitaient déposer des recours, c'était à la justice d'en décider.
L'ami d'Edouard, Christian Estrosi, a été soutenu dans sa demande par ce dernier, qui a également évoqué le thème de la décentralisation. Les deux hommes veulent avancer ensemble, du Havre à Nice. Edouard Philippe n'a pas tari d'éloges à propos de l'exemple niçois : « Je crois Mesdames et Messieurs, chers amis, que la France a bien des choses à apprendre de Nice », a-t-il déclaré.
Après les discours, le public a applaudi et a profité d'une soirée festive avec au programme un banquet et une séance de karaoké.
Edouard Philippe et Christian Estrosi ont bien préparé leur refrain d'amitié entre maires, poursuivant ainsi main dans la main leur route vers l'élection présidentielle.
(Avec Véronique Varin)