Cinq membres du collectif Dernière Rénovation ont comparu devant le tribunal de Tours le mardi 22 août. Ils étaient jugés pour avoir dégradé l'hôtel de la préfecture le 22 mars, dans le but de dénoncer l'inaction climatique du gouvernement.
Les cinq militants ont été jugés pour « dégradations volontaires de biens publics » et ont plaidé non coupables. Le parquet a réclamé une peine de 100 jours-amende à 10 euros pour chacun des prévenus, soit 1 000 euros chacun.
Le 22 mars, les cinq militants sont arrivés devant la préfecture d'Indre-et-Loire munis de balais et de pots de peinture orange. En seulement 10 minutes, ils ont recouvert les murs de l'hôtel de préfecture d'une peinture orange vive. Ils portaient tous un tee-shirt avec l'inscription en anglais : « Il nous reste 735 jours ». Ce chiffre représente le temps estimé, d'après le dernier rapport du Giec, avant que le réchauffement de la Terre dépasse 1,5 degré.
Lors de leur procès, les cinq prévenus ont reconnu les faits. Trois d'entre eux ont refusé une sanction alternative proposée par le procureur avant le procès et ont préféré s'exprimer devant le tribunal. Ils ont tous lu un texte dans lequel ils affirmaient que leur mobilisation ne prendrait fin que lorsque le gouvernement présenterait un plan de rénovation énergétique d'envergure.
En dehors du tribunal, les prévenus ont reçu le soutien du Convoi de l'Eau, une association dont l'étape à Tours était programmée pour coïncider avec la date du procès. Le maire de Tours, Emmanuel Denis, a exprimé son soutien à la cause des militants tout en condamnant les dégradations. Il a déclaré comprendre leur colère face à l'inaction climatique du gouvernement et a appelé à ce que le procès porte également sur le fond.
Les dommages causés par l'action des cinq militants ont été évalués à 32 000 euros par le conseil départemental, propriétaire de l'hôtel de préfecture. Cette somme inclut 25 000 euros pour la restauration des dorures, qui sont classées monument historique. Le département a donc demandé la réparation de cette somme ainsi que 2 000 euros supplémentaires pour préjudice moral. La métropole de Tours a également réclamé 1 700 euros pour le nettoyage des voiries. Quant à la préfecture, elle a décidé de ne pas demander de dommages et intérêts.
La défense des prévenus a plaidé la relaxe, tandis que le procureur a souligné que la loi pénale s'applique à tous, peu importe les motivations de l'action. Il a requis une peine de 100 jours-amende à 10 euros pour chacun des cinq militants.
Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 29 août.