Bruno a commencé à marcher après avoir eu un accident cardiaque. Pour être utile, il a décidé de nettoyer son quartier en ramassant les déchets qu'il trouve sur son chemin, à l'instar des « clean walk », ces actions citoyennes de ramassage des déchets. C'est une façon originale de préserver sa santé tout en contribuant à la propreté de son quartier.
Si vous croisez Bruno, évitez de lui parler des fumeurs. En effet, il ne ramasse pas les mégots jetés par terre, mais il ramasse les paquets de cigarettes vides.
En France, chaque année, entre 20 000 et 25 000 tonnes de mégots sont jetés, selon le ministère de la Transition écologique.
Bruno, un jeune retraité qui travaillait dans l'imprimerie, nettoie son quartier Monplaisir à Angers depuis un an.
L'idée lui est venue après son accident cardiaque. Son cardiologue lui avait dit que s'il ne faisait rien, cela ne serait pas bon pour lui. Bruno, aimant la propreté, a décidé de nettoyer les trottoirs.
Il parcourt donc plus de vingt kilomètres chaque semaine. Il perd entre 800 g et 1,2 kilo à chaque parcours et son cardiologue lui a conseillé de bouger.
Sur son parcours, Bruno trouve de tout : des tickets de caisse, des paquets de chips ou de sandwiches industriels. Il a même trouvé des couches, un test de grossesse, des boîtiers de DVD et un billet de vingt euros.
Bruno aimerait rencontrer davantage les employés de la municipalité chargés du ramassage des déchets. Il remarque que la municipalité privilégie le centre-ville et la périphérie, et passe beaucoup moins de temps dans les cités. La première fois qu'il a fait son parcours, il prévoyait neuf kilomètres mais n'en a fait que trois car il a rempli cinq sacs de cinquante litres en seulement trois heures.
En l'accompagnant sur un peu plus d'un kilomètre, on constate l'incivilité générale. Les déchets sont partout, même des cartons de colis. Certains déchets portent même le nom de la personne qui les a jetés, pouvant entraîner une amende de 135 euros. On trouve également des sacs d'une enseigne bien connue de burgers au pied des poubelles. Bruno remarque que les gens préfèrent poser le sac à côté de la poubelle au lieu de le jeter dedans. Pour lui, c'est une question d'éducation. Quand il était jeune, il ne fallait pas que sa mère le voie jeter quelque chose.
Malgré les compliments des habitants qui commencent à le connaître, personne ne lui donne un coup de main. Une personne s'est proposée de l'aider une fois, mais il ne l'a jamais revue. En attendant, Bruno fait sa part. Son cœur et son quartier le remercient.
[Article initialement proposé en mars 2023]
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