Un débat sur la présence des loups en Europe s'ouvre devant le Parlement européen à Strasbourg. La question est de savoir s'il faut réviser leur statut d'espèce protégée. La présidente conservatrice du Parlement européen, Ursula Von der Leyen, a qualifié le loup de « réel danger pour le bétail et potentiellement aussi pour les humains ». Bruxelles a également appelé les communautés locales, les scientifiques et toutes les parties intéressées à soumettre des données actualisées sur les populations de loups et leur impact d'ici le 22 septembre.
La question de savoir si le Canis lupus doit passer du statut de « strictement protégé » à « protégé » est posée. Le débat s'annonce animé en raison des divergences d'opinions quant à la cohabitation avec cette espèce, notamment en France, où les attaques contre les troupeaux se sont multipliées ces derniers mois.
En Franche-Comté, certains éleveurs sont en colère contre les loups, qu'ils accusent de défigurer les paysages et de massacrer leurs troupeaux. Beaucoup attendent que les règles de cohabitation entre les loups et l'élevage évoluent et se durcissent. En effet, ces deux dernières années, les attaques contre les troupeaux, en particulier les génisses, se sont multipliées. Plusieurs attaques ont eu lieu cet été, notamment dans les communes des Villedieu et de Mouthe, dans le Haut-Doubs.
Pour rappel, trois meutes de loups sont installées dans le Massif du Jura. En plus des Zones de présence permanente (ZPP) de l'animal du Marchairuz et du Risoux, il y en a maintenant une près de Jougne (Doubs).
Le nombre de loups présents en France a été révisé à la hausse, passant de 906 individus provisoirement estimés en juillet à 1 104 la semaine dernière. L'évaluation pour l'année 2022 a également été revue à la hausse, passant de 926 (chiffre provisoire) à 1 096 (chiffre définitif). Le comptage des loups reste difficile en raison de la présence sporadique des meutes, de leurs déplacements et des abattages autorisés par les autorités. Le Plan national d'action sur le loup et les activités d'élevage en France pour les années 2024 à 2029, qui régit les règles de cohabitation entre l'élevage et les loups, doit être annoncé le 18 septembre.
En Suisse voisine, le Conseil fédéral a récemment révisé la loi sur la chasse pour adopter une régulation proactive des meutes de loups, ce qui pourrait réduire drastiquement leur population sur le territoire cet hiver, avec un impact sur les meutes du massif jurassien. Deux louveteaux ont été abattus à Montricher dans le canton de Vaud le 4 septembre, après une douzaine d'attaques de bovins dans la région.
L'efficacité des tirs contre les loups est remise en question par l'association Pôle grands prédateurs, qui affirme que cela engendre plus de dégâts et risque de déstructurer les meutes en tuant un membre du couple reproducteur, ce qui incite les loups solitaires à se tourner vers les animaux d'élevage faciles à chasser. Cette assertion est soutenue par l'association FERUS, qui se base sur la thèse de la chercheuse Oksana Grente publiée en 2021.