La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé son inquiétude quant à la présence croissante de meutes de loups en Europe, mettant en garde contre le « réel danger » que cela représente pour l'Union européenne. Elle a également annoncé la possibilité d'une révision du statut de protection de cet animal.
Alors que le Plan Loup doit être dévoilé en France le 6 septembre prochain pour les années 2024-2029, les anti-loups ont maintenant un nouvel argument en leur faveur. La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est en effet devenue un réel danger selon Ursula von der Leyen.
Selon la Commission, le retour du loup dans des régions de l'Union européenne où il avait disparu depuis longtemps entraîne de plus en plus de conflits avec les communautés locales d'agriculteurs et de chasseurs. Cela se produit notamment lorsque les mesures visant à prévenir les attaques sur le bétail ne sont pas pleinement mises en œuvre.
La Commission européenne lance donc un appel aux communautés locales, aux scientifiques et à toutes les parties intéressées afin de soumettre des données actualisées sur les populations de loups et leurs impacts d'ici le 22 septembre. La question du nombre de loups présents dans différents pays d'Europe reste un sujet de débat animé entre éleveurs et associations de protection de l'environnement.
Sur la base de ces données, la Commission décidera si une proposition visant à modifier le statut de protection du loup au sein de l'Union européenne est nécessaire. Cette proposition permettrait de mettre à jour le cadre juridique et d'apporter davantage de flexibilité en fonction de l'évolution de cette espèce. La législation actuelle de l'UE offre déjà des possibilités dans ce domaine.
Selon l'association Ferus, il y aurait environ 1500 à 2000 loups en Espagne, plus de 1000 en Allemagne et plus de 3000 en Italie, d'après les chiffres de l'hiver dernier. Ces données montrent l'ampleur de la présence des loups en Europe.
Le loup avait disparu en France dans les années 30, mais il est revenu à la fin des années 80 grâce à une recolonisation progressive depuis l'Italie. En vertu de la directive européenne « Habitats » de 1992, la plupart des populations de loups en Europe bénéficient d'une protection stricte, avec des possibilités de dérogation. Cependant, l'espèce reste vulnérable et est toujours menacée par le braconnage et les tirs autorisés par l'État français, selon l'association Ferus.
En France, selon la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il y aurait environ 906 loups pour l'hiver 2022-2023, soit un chiffre stable par rapport à l'année précédente. Cette population est en légère baisse mais reste bien supérieure à celle estimée à la fin de l'hiver 2017-2018, qui était de 430 individus.
Le loup est présent en Bourgogne-Franche-Comté, où des attaques contre les troupeaux ont régulièrement lieu en Saône-et-Loire et sur le massif du Jura, où trois meutes sont présentes officiellement. Certains agriculteurs estiment que leurs troupeaux de bovins ne peuvent pas être protégés. D'autres ont donc choisi d'utiliser des chiens de protection ou d'assurer une surveillance humaine pendant la période estivale et automnale, lorsque les loups sont susceptibles de s'attaquer aux troupeaux. En cas d'attaque, les préfets peuvent prendre des mesures telles que des tirs, des mesures d'effarouchement ou des mesures de défense. Cette année, 174 loups peuvent être abattus en France. Les associations de protection du prédateur dénoncent cependant l'abattage massif et silencieux de ces animaux.