Le commerce de centre-ville change. Les grandes enseignes de vêtements ont tendance à disparaître, mais de nouveaux magasins voient le jour. Les concept stores proposent bien plus qu'un simple achat à leur client pour les inciter à plus de fidélité.
Les clients qui se baladent fréquemment dans les centres-villes de la région peuvent constater que les magasins ferment les uns après les autres. À Limoges, les rues du Clocher et du Consulat ont perdu de nombreuses grandes enseignes nationales en seulement quelques années comme San Marina, France Loisirs, MS Mode, André, Camaieu, Orcanta ou Atol.
Les grandes marques de vêtements sont les principales victimes des crises successives. Samuel Mamdy, manager de centre-ville à Limoges, explique que cela est dû aux gilets jaunes, à la Covid, à l'inflation, à l'augmentation du coût des matières premières et à un changement de mode de consommation.
En France, les Français achètent 20% de vêtements en moins en l'espace de dix ans. Cela a entraîné une augmentation du marché de la seconde main et l'ouverture régulière de nouvelles friperies.
D'après Samuel Mamdy, manager de centre-ville, on observe une polarisation de la demande. Les clients achètent du haut de gamme ou du bas de gamme, tandis que le moyen de gamme ne se vend plus. Certaines enseignes historiques ont mal négocié ce virage.
Jean-François Pailloux, président de l'association de commerçants « pignon sur rue 87 », souligne que la classe moyenne a quitté le centre-ville. Il ne reste que des personnes fortunées vieillissantes ou des jeunes étudiants ayant peu de moyens.
La municipalité tente de faire rénover les immeubles insalubres du centre-ville pour attirer un nouveau public, mais cela prendra du temps pour obtenir des résultats. Les commerçants indépendants subissent des loyers trop élevés, ce qui les oblige à s'installer dans de petites rues avec des locaux souvent trop petits. Cela réduit la rentabilité de leurs affaires. À Limoges, 12% des locaux commerciaux sont vacants.
Pour redynamiser le commerce de centre-ville, Limoges a décidé de le piétonniser en partie. Par exemple, la rue Jean Jaurès est désormais interdite aux voitures depuis quelques mois. Cependant, cette décision a entraîné une baisse de chiffre d'affaires pour la plupart des magasins historiques de cette rue. En revanche, l'enseigne Starbucks, installée rue Jean Jaurès, a quasiment doublé son chiffre d'affaires par rapport à ses prévisions.
Les enseignes de restauration rapide indépendantes se développent également, avec une offre polarisée entre le haut de gamme et les prix bas.
Selon un rapport du Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques, la piétonnisation des centres-villes change profondément les comportements d'achat. Les commerces qui ne s'adaptent pas sont malheureusement voués à disparaître.
De nouvelles enseignes indépendantes commencent à s'établir dans le centre de Limoges, proposant des concepts stores ou magasins concepts. Par exemple, la boutique Mhômes organise des ateliers et conférences sur la maternité et la parentalité en plus de vendre des vêtements et équipements pour bébés. La cyclisterie est un magasin de vélo où les cyclistes peuvent se rassembler pour boire un café et participer à des sorties régulières. « La main française » accompagne les artisans de la région pour les aider à mieux vendre leurs produits.
Malgré la fermeture de certains magasins, de nouveaux ouvrent leurs portes. Le turnover des enseignes est important.