L'incendie d'un gîte à Wintzenheim (Haut-Rhin), qui a causé la mort de onze personnes le 9 août dernier, dont dix adultes en situation de handicap léger, fait l'objet d'une enquête menée par deux juges d'instruction. Les résultats de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sont attendus début septembre.
Selon le parquet de Paris, les deux juges d'instruction ont été saisis pour enquêter sur l'incendie du gîte à Wintzenheim, où dix adultes en situation de handicap léger et leur accompagnateur ont perdu la vie le 9 août dernier.
Une information judiciaire a été ouverte le 14 août pour « homicides et blessures involontaires aggravés par la violation d'une obligation de sécurité ou de prudence ». L'objectif est de déterminer la cause de l'incendie et les éventuelles responsabilités pénales ou civiles des différents acteurs, tels que le propriétaire du gîte, les associations et la préfecture ayant accordé un agrément temporaire.
Les enquêteurs devront notamment recueillir les documents permettant de vérifier la conformité des hébergements. Le 9 août dernier, 28 personnes étaient présentes lors de l'incendie de ce gîte rénové. Les personnes logeant au rez-de-chaussée et cinq personnes logées dans les étages ont survécu, tandis que onze autres ont péri.
Les dix vacanciers en situation de handicap décédés étaient âgés de 23 ans à une cinquantaine d'années. Ils se prénommaient Jennifer, Claude, Jimmy, Jérôme, Marcelle, Laure, Fatima, Jérôme, Régis et Christelle, une Alsacienne de 45 ans. Un accompagnateur a également perdu la vie.
Après ce sinistre, qui est le plus meurtrier en France depuis l'incendie d'un bar à Rouen en 2016, des hommages ont été rendus. Une messe a été célébrée à Amnéville en Moselle en mémoire de quatre victimes, dont Fatima. Son frère l'a décrite comme une femme « qui aimait la vie, partie trop tôt ».
Selon la mairie de Wintzenheim, le gîte, qui était une grange rénovée, n'avait pas été déclaré par sa propriétaire. De plus, la commission de sécurité n'avait pas été sollicitée, a déclaré le parquet de Colmar, qui avait initialement ouvert une enquête avant de la transférer au pôle des accidents collectifs de Paris en raison de la complexité de l'affaire.
Parallèlement à l'enquête judiciaire, les affaires sociales ont également lancé des investigations. Les résultats de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sont attendus début septembre, selon la ministre chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi. Elle a précisé que les deux organismes qui géraient les voyages adaptés aux personnes handicapées avaient un agrément, dont l'un a vu le sien prolongé temporairement.
La ministre des Solidarités, Aurore Bergé, a annoncé vouloir lancer une mission plus générale sur la question des vacances adaptées, afin de mettre en place des règles plus strictes concernant les normes imposées, le public visé et le ratio d'encadrement.