Le préfet de police Laurent Nuñez a proposé de sanctionner deux policiers de la Brav-M, enregistrés en train de menacer et d'injurier des jeunes manifestants en mars à Paris. L'un des policiers sera exclu pendant trois jours et le second recevra un blâme.
En juin, le préfet de police de Paris avait suivi l'avis de l'IGPN, la « police des polices », en décidant de renvoyer trois policiers de cette unité mobile en conseil de discipline. Quatre autres avaient reçu un avertissement. Jeudi, trois policiers ont comparu devant le conseil de discipline. Pour deux policiers, le conseil a prononcé une sanction : trois jours d'exclusion pour l'un et un blâme pour l'autre, selon l'AFP. Pour le troisième, aucune décision n'a été prise, selon une source proche de l'affaire. Les propositions de sanctions ont été transmises au ministère de l'Intérieur par le préfet Laurent Nuñez. Le conseil de discipline s'est tenu après la décision de renvoyer deux membres de la Brav-M devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 7 mars 2024.
Dans la nuit du 20 au 21 mars, des membres de la Brigade de répression de l'action violente motorisée, la Brav-M, avaient interpellé sept jeunes soupçonnés d'avoir participé à des dégradations lors d'un cortège sauvage dans le centre de Paris pendant le mouvement de contestation contre la réforme des retraites. L'un des interpellés avait secrètement enregistré les échanges avec les policiers. Dans cet enregistrement, on peut entendre un policier menacer un étudiant tchadien, Souleyman Adoum Souleyman, en lui disant : « La prochaine fois qu'on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu'on appelle une ambulance pour aller à l'hôpital. » Ce sont ces propos notamment qui ont choqué le préfet Laurent Nuñez, ainsi que la patronne de l'IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui ont tous condamné ces paroles « inacceptables » et ont annoncé des sanctions contre les policiers responsables.
L'IGPN, dans son enquête administrative rendue en mai, avait reproché aux fonctionnaires un ou plusieurs manquements, dont le non-respect de leur devoir d'exemplarité et l'atteinte à la crédibilité de la police nationale.