Les communes de Dun-le-Palestel et du Grand-Bourg, situées dans la Creuse, sont mécontentes de l'annonce de la fermeture des services d'aide à domicile. Les élus locaux et les professionnels de santé se mobilisent contre cette décision, prise pour des raisons budgétaires.
Cette délocalisation des soins infirmiers est préoccupante car elle met en danger la prise en charge de plus de 75 patients. Actuellement, huit aides-soignantes à Dun-le-Palestel et huit au Grand-Bourg, accompagnées de deux coordinatrices, assurent les soins infirmiers à domicile dans une trentaine de communes différentes.
La nouvelle réorganisation consiste à déplacer ces aides-soignantes dans l'Ehpad de Bénévent-l'Abbaye, à 25 kilomètres de la maison de santé. Les professionnels de santé du secteur craignent que cette décision ne compromette le suivi des patients concernés. La pharmacienne Isabelle Bongrand explique : « Aujourd'hui, on a de plus en plus de personnes à domicile. Si on n'a pas le personnel sur place, le personnel ne viendra pas des autres communes. » En dix ans, le nombre d'hospitalisations à domicile a plus que doublé en France, passant de 2 millions à 5 millions de journées entre 2006 et 2016.
Le maire de Dun-le-Palestel, Laurent Daulny, est également opposé à cette décision et la qualifie de « déménagement et non d'aménagement ». Avec les élus des cantons de l'ouest du département, il compte se battre contre cette fermeture. De son côté, le maire du Grand-Bourg, Francky Chatignoux, s'inquiète du risque d'un mauvais traitement pour les patients : « La crainte, c'est que les agents passent plus de temps dans leur véhicule et moins de temps consacré à leurs patients. »
Cette décision de fermeture des services d'aide à domicile est motivée par des raisons budgétaires. La maison de santé de Dun-le-Palestel, initialement associative, a été rattachée à l'Ehpad de Bénévent-l'Abbaye en 2021. La réorganisation prévoit de mettre fin aux baux de location pour économiser 8 000 euros par an et renforcer la cohésion des équipes. Le directeur de l'Ehpad, Anthony Rault, affirme que des mesures d'économies doivent être prises dans l'ensemble des services, et que ce déménagement en fait partie.
En plus de la perte de service pour les patients, cette décision entraînera un allongement du trajet quotidien pour une partie du personnel sans aucune compensation.