Même si la Normandie échappe à l'alerte canicule, les fortes chaleurs incommodent certains habitants et même les animaux. En Seine-Maritime, des vaches laitières subissent ce que l'on appelle le stress thermique.
Un pré vide, ou presque… Les vaches fuient le soleil, et recherchent la fraicheur, à l'ombre des arbres, ou des bâtiments. Non, la Normandie n'est pas en vigilance canicule, mais les températures actuelles sont extrêmes pour les vaches à Saint-Martin-du-Manoir, près de Bolbec (76).
Entre -5 et 20 degrés, on parle pour les ruminants de confort thermique. Au-delà, comme aujourd'hui, elles sont en état de stress thermique.
« La chaleur est un vrai problème »
Le docteur Monnet, vétérinaire, est préoccupé. « Ma grosse inquiétude est plutôt sur les vaches en fin de gestation ». Avant de nous expliquer pourquoi le bovin est particulièrement sensible à la chaleur.
Il a une panse qui fait 200 litres de volume, cette panse est considérée comme un fermenteur, chaudière, qui dégage de la chaleur. Jusqu'à 25 degrés, ça passe encore. Au-delà, il est en souffrance. La chaleur est un vrai problème pour le bovin.
Et chaque année, le phénomène ne fait que s'intensifier.
15% de lait en moins
Le troupeau de Jérémy Wimbert produit 4000 litres de lait par jour en moyenne. Comptez 5% de moins en cas de fortes chaleurs. 10 a 15% de moins lors de canicules.
Dans le bâtiment on a sept points d'abreuvement. Une vache doit avoir moins de 15 mètres à faire pour s'abreuver. Un point important car en cas de fortes chaleurs, la vache devient très nonchalante, elle aura encore plus de difficultés pour aller boire.
Le producteur laitier a tout prévu pour ses vaches, la liste est conséquente :
– des pierres de sel à lécher, pour les faire boire,
– plus de vitamines et de minéraux dans leurs rations,
– un brumisateur pour les rafraîchir,
– un coup de peinture sur les fenêtres donnant au sud,
– et surtout un bâtiment bien conçu.
Pas peu fier de sa structure, l'agriculteur ajoute. « Le bâtiment peut se fermer sur trois cotés et s'ouvrir sur trois cotés. C'est ce qui nous permet d'optimiser la ventilation. » Le constat et les temps ont tout de même bien changé, autrefois les bâtiments étaient conçus pour l'hiver. Mais maintenant, avec le réchauffement climatique, un autre fonctionnement est nécessaire.