Alors que la Coupe du monde de rugby vient de commencer en France, notre émission Dimanche en Politique se penche cette semaine sur les liens entre sport et politique. Nous allons analyser les intérêts financiers et les enjeux de notoriété qui conduisent les collectivités à investir dans les clubs et les équipements sportifs.
La Coupe du monde de rugby est l'un des grands événements de cette rentrée en France. Mais l'année à venir sera également marquée par les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Ces événements sont non seulement des compétitions sportives, mais aussi des enjeux politiques majeurs.
Comme le souligne Patrick Bourgoin, adjoint au maire d'Angoulême, « une ville qui a une équipe qui marche bien, c'est une image de la ville, ça donne le tempo ». Les collectivités publiques sont d'ailleurs les premiers financeurs du sport en France, avec un investissement annuel de 12,5 milliards d'euros dans les clubs, les associations et les équipements sportifs tels que les stades et les gymnases. Dans la région de Poitou-Charentes, des noms comme Soyaux, Niort, La Rochelle ou Celles-sur-Belle résonnent, en grande partie grâce à leurs clubs sportifs.
Selon Sébastien Guérin, président du Poitiers Basket 86, « globalement, l'argent public représente 30 à 32% de notre budget ». L'argent investi par les collectivités est donc crucial pour le fonctionnement des clubs et des associations sportives. Cet investissement a différents objectifs, tels que la promotion et la notoriété des territoires, ainsi que la cohésion sociale.
Comme l'explique Christophe Lepetit, responsable des études économiques au Centre d'économie et de droit du sport, « la collectivité va faire aussi le choix d'orienter une subvention vers une discipline ou un club en fonction de la façon dont le club s'intègre au développement territorial ». Les collectivités doivent donc prendre en compte l'impact des clubs sportifs sur leur territoire pour décider de l'attribution des subventions.
Cependant, lorsque l'argent entre en jeu dans la compétition, la relation entre les clubs et les collectivités peut parfois devenir tendue. C'est le cas à Niort, avec l'équipe des Chamois Niortais, ou à Soyaux, dont l'équipe professionnelle de football féminin vient d'être dissoute. Comme le souligne Gilbert Nasarre, président du Niort rugby Club, « nous avons des comptes à rendre, pas qu'aux élus mais à tous nos partenaires, il est normal qu'on travaille à livre ouvert, qu'on dise ce que l'on fait ». La transparence et la responsabilité sont donc des éléments importants dans la relation entre les clubs et les collectivités.
Ainsi, il est légitime de se demander si les clubs ont intérêt à s'émanciper des élus et à trouver de nouveaux modèles moins dépendants de l'argent public. Cette question sera abordée dans notre émission.