Les étudiants qui ont contesté la décision du Crous de Paris de leur demander de quitter leur chambre en résidence universitaire le 30 juin 2024 ont remporté leur première victoire devant la justice. En effet, le tribunal administratif a suspendu cette décision du Crous.
Cette décision du Crous de Paris avait été prise afin de rendre les logements vacants pour les louer au personnel des Jeux Olympiques durant l'été. Pour cela, le bail des étudiants avait été raccourci, passant du 31 août 2024 au 30 juin.
Solidaires Etudiant-e-s, un syndicat étudiant, a dénoncé cette pratique du Crous, dans un contexte où les étudiants rencontrent déjà de grandes difficultés pour trouver des logements. Le syndicat a également rappelé que la mission première du Crous est d'aider les étudiants.
Malgré cette victoire, le syndicat regrette de ne pas avoir l'assurance que les étudiants pourront rester dans leur logement durant l'été. Selon Maître Marion Ogier, conseil du syndicat étudiant, il serait possible de réquisitionner les logements réellement vacants tout en laissant les étudiants occuper les logements s'ils le souhaitent.
Dans l'académie de Créteil, plusieurs étudiants sont également dans la même situation. Krista, étudiante en sciences politiques à la faculté de Nanterre, logée dans une résidence à Montreuil dépendant du Crous de Créteil, doit quitter son logement le 30 juin. Elle a fondé le collectif Stop Expulsion Crous JO pour médiatiser ce problème et prévenir les étudiants concernés.
Le collectif prévoit de faire un recours judiciaire pour éviter d'avoir à déménager deux fois en deux mois, à la demande du Crous. Krista explique que de nombreux étudiants n'ont pas les moyens de faire face à cela.
Sur Twitter, la ministre de l'Enseignement Supérieur Sylvie Retailleau a répondu à cette situation en affirmant qu'il n'avait jamais été envisagé de priver un étudiant de logement pendant les Jeux Olympiques. Elle a assuré que si des étudiants souhaitent garder leur logement durant l'été 2024, un autre logement leur sera proposé. Cependant, Krista affirme qu'aucune solution concrète ne leur a été proposée à ce jour.
Le Cnous, l'antenne nationale qui gère les Crous régionaux, a pris acte de la décision de justice pour le Crous de Paris, tout en se défendant de vouloir priver un étudiant de logement pendant les JO. Aucun commentaire supplémentaire ne sera apporté à cette affaire.
Un recours a été déposé pour le Crous de Versailles et la décision du tribunal devrait être rendue en octobre. Aucun recours n'a encore été déposé pour le Crous de Créteil, mais le collectif Stop Expulsion Crous JO envisage d'en déposer un si la mobilisation actuelle ne suffit pas.