Deux soldats du 35ème régiment d'infanterie de Belfort ont admis avoir de la sympathie pour l'idéologie néo-nazie et ont été suspendus à la suite d'une enquête publiée par le média StreetPress le mercredi 6 septembre 2023. C'est grâce à de nombreuses publications sur les réseaux sociaux qu'ils ont été identifiés.
Ces deux militaires du 35ème régiment d'infanterie de Belfort ont été pris en flagrant délit de positionnement néo-nazi lorsqu'ils ont utilisé des variantes du salut nazi et ont publié des photos affichant des croix gammées ou faisant référence au suprémacisme. Une enquête du média StreetPress a révélé ces faits le mercredi 6 septembre.
Le soir même, ils ont été convoqués par le commandant du 35ème régiment d'infanterie dans le cadre d'une enquête interne. Ils ont reconnu les faits, comme l'a indiqué le capitaine Aurélie Cosson, officier communication de la 7e brigade blindée. Si les faits sont avérés, ils seront sanctionnés comme le veut la procédure interne. Étant engagés depuis un an, les deux soldats ont été suspendus en attendant leur expulsion de l'armée.
L'idéologie néo-nazie affichée par ces deux individus était également présente sur leurs réseaux sociaux. Les deux militaires, Lukas C. et Raphaël G., tous deux nés en 2004, ont été identifiés et confondus grâce aux informations partagées sur leurs comptes, que ce soit à travers des photos, des publications, des stories ou des commentaires. Le journaliste Christophe-Cécil Garnier, à l'origine de l'article, fait état de citations comme « Le pouvoir de la race aryenne » ou de la « race blanche », et de vantardises concernant leur appartenance à l'un des régiments néo-nazis les plus importants au monde, avec de nombreuses captures d'écran à l'appui.
Le journaliste révèle également que ces deux militaires appartiennent au groupuscule d'extrême droite des Vandal Besak, implanté à Besançon. En plus de leur adhésion à l'idéologie nazie, ils ont appelé à la haine envers les étrangers et les communautés LGBTQIA+.
Face à ces comportements, le capitaine Aurélie Cosson, officier communication de la 7e brigade blindée, affirme qu'il s'agit de dérives individuelles et isolées. Elle souligne que l'armée a une tolérance zéro envers de telles déviances et que cela est inacceptable. Tout soldat se doit de respecter le devoir de réserve et ces comportements portent atteinte à l'institution.
« L'armée est attentive à ce genre de déviance et fait preuve d'une extrême vigilance quant à ces cas de radicalisation et d'idéologies extrémistes néo-nazies », ajoute-t-elle. Elle précise également que la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) travaille énormément pour éviter ce genre de comportements.
Il convient de rappeler que le 35ème régiment d'infanterie de Belfort avait déjà été confronté à une affaire similaire en 2021. Une enquête de Médiapart avait révélé qu'un caporal-chef de Belfort, suspecté de propagande néo-nazie, avait ensuite été mis à pied en janvier 2022 après la découverte d'un arsenal de 130 armes. Il avait également été blâmé par le ministère des Armées.