Syndicats de Condat soulagés après réunion à Bercy

Angers Mag

Les papeteries de Condat, situées en Dordogne, ont été rassurées suite à leur rencontre avec le ministère de l'Industrie ce lundi. La moitié du site devra fermer, mettant ainsi près de 200 emplois en danger. Cependant, cette entreprise est la seule en France à produire du « papier couché » utilisé dans l'industrie de l'édition.

Ce matin, les ont été reçus par Lescure, ministre délégué à l'industrie. Les salariés s'opposent à la décision du groupe espagnol Lecta, qui a annoncé la fermeture d'une des lignes de production le 20 juin dernier. Il s'agit de la ligne 4, où travaillent 187 salariés.

Ils ont eu l'occasion de discuter pendant deux heures avec le ministre et ses conseillers. À la sortie de la réunion, ils semblaient rassurés. « Nous sommes convaincus qu'il y a un avenir pour le site », affirme Jean-François Sarlat, délégué syndical CFE-CGC. « Nous nous battons pour cela. Auparavant, nous avions l'impression de nous battre contre des forces supérieures. Aujourd'hui, nous avons de l'espoir. Cela nous redonne de la force. » Patricia Canto, déléguée FO et secrétaire du CSE, partage cet état d'esprit. « Nous sommes satisfaits de leur soutien et nous les remercions. Le ministre a des engagements en faveur de la pérennité du site. Pour nous, c'est important car il a compris le message pour la survie de l'entreprise. Nous espérons qu'il sera vendu à un autre fabricant de papier ou à un autre groupe d'investisseurs. »

Les syndicats de la papeterie, qui compte 380 salariés, ne comprennent pas la décision de fermer la ligne 4, qui produit du papier couché utilisé dans le monde de l'édition. Condat est la dernière entreprise en France à en produire. De plus, le site a reçu une aide de la région en 2020 pour moderniser cette ligne. Les syndicats demandent donc que cette ligne soit préservée, ou à défaut, que la papeterie soit vendue.

« Pour nous, fermer la ligne 4 comme le Lecta, c'est condamner le site à terme, d'ici deux ou trois ans », poursuit l'élue FO. « Il faut également savoir que nous sommes en d'investir dans une nouvelle chaudière qui devait améliorer le coût de l'énergie. Elle était prévue pour deux machines à papier, mais avec une seule, cela sera beaucoup moins rentable. » Philippe Delord, délégué CGT, est plus mitigé. « Ils nous ont dit qu'ils allaient essayer de des repreneurs (…) Cela va être compliqué de résoudre tout cela dans les délais. Aujourd'hui, Lecta n'est pas très enclin à vendre. Comme on dit, tout est possible, mais je ne pas sûr qu'il soit prêt à céder à un concurrent. »

Beaucoup sont impatients et espèrent que le ministère pourra rapidement débloquer la situation. « Nous avons un Plan de sauvegarde de l'emploi en cours », explique Patricia Canto. « Dans un mois, nous devrons finaliser les négociations avec l'employeur. D'ici là, nous devrons revoir ou reparler avec les collaborateurs du ministre qui sont chargés des de restructuration et de ce type d'affaires. »

La papeterie est le premier employeur privé de la Dordogne. Installées au Lardin-Saint-Lazare depuis plus d'un siècle, les Papèteries Condat SA ont pris leur forme actuelle en 1962. Après avoir employé jusqu'à un millier de personnes, l'entreprise traverse une crise depuis plusieurs années. La crise énergétique, l'augmentation des coûts de production et la concurrence sont les principales causes de cette situation. Depuis 2007, l'entreprise a régulièrement réduit ses effectifs. L'annonce de la fermeture de la ligne 4 le 20 juin dernier a suscité la mobilisation de toute une population. Une nouvelle réunion de négociation est prévue ce mercredi sur le site de la papeterie.