Tabou des violences sexuelles dans le sport : l’association Team Elles brise le silence

Lounes

Un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles en Europe, un chiffre alarmant qui met en évidence l'ampleur du problème. Face à cette réalité, il est essentiel d'évoquer ces violences dans le sport et de mettre en place des actions de prévention auprès des jeunes. C'est là que Luna N'Haoua-Jamet, membre de l'association Elles, intervient en brisant le et en fournissant des outils prévenir ces violences.

Une de moins de deux minutes met en scène un groupe de cyclistes féminines lors de leur entraînement. Nous comprenons rapidement qu'une des membres du groupe est victime de violences sexuelles, mais qu'elle n'ose pas en parler, et que les encadrants préfèrent ignorer la situation. Cette vidéo est un moyen de briser le tabou et de libérer la parole autour de ces violences.

Âgée de 26 ans, Luna N'Haoua-Jamet est responsable d'un de prévention des violences sexuelles dans le sport au sein de l'association Team Elles. Son rôle est d'intervenir aussi bien auprès des clubs , des jeunes que des encadrants, que dans les établissements scolaires. Son objectif est d'éduquer et de sensibiliser les acteurs du sport afin de détecter les situations de violences sexuelles et de réagir de manière appropriée. Pour cela, elle a notamment coproduit une première vidéo intitulée « Parlez-en ! » qui aborde ce sujet délicat.

Luna explique que l'objectif de ces actions est d'encourager les personnes qui ont pu voir ou entendre quelque chose à en parler, car il existe de nombreux obstacles qui empêchent souvent les victimes de s'exprimer. La peur de connaître l'agresseur ou la difficulté de réaliser l'impact réel de la situation sont autant de freins à la parole. Les agresseurs ne correspondent pas nécessairement à l'image stéréotypée d'un inconnu dans la . Il n'y a pas de profil type pour les agresseurs ou les victimes.

Luna souligne qu'il existe également de nombreuses violences sexuelles entre jeunes, car ils n'ont pas toujours conscience de l'impact de leurs gestes ou de leurs paroles, étant en pleine découverte de leur corps. Il est donc primordial de sensibiliser également les encadrants sportifs au consentement, car leurs propres comportements peuvent également être perçus comme une forme de violence. La notion de consentement est au cœur de cette prévention et doit être réciproque et mutuelle. Une personne qui n'est pas en état de donner son consentement est donc une personne qui refuse.

Si une personne est victime de violences sexuelles, elle doit demander de l'aide et ne pas rester seule face à cette situation. Si elle ne se sent pas à l'aise pour en parler avec ses parents, elle peut se tourner des personnes de confiance telles que des professeurs, des psychologues ou des amis.

Luna se heurte parfois à des refus de la part des clubs de sport qui craignent l'image que cela pourrait renvoyer. Elle doit alors leur faire comprendre que mener des actions de prévention dans leur club améliore plutôt leur image en montrant qu'ils prennent en compte cette problématique. Cependant, il reste encore beaucoup de tabous autour de ce sujet, souvent liés à une méconnaissance réelle de la question.

Pour faire évoluer les mentalités, Luna prépare une autre vidéo destinée aux enfants de 7 à 12 ans. Son objectif est de sensibiliser dès le plus jeune âge et de faire évoluer les mentalités.

En conclusion, il est nécessaire de briser le silence autour des violences sexuelles dans le sport et de sensibiliser les jeunes et les encadrants à cette réalité. La prévention et la libération de la parole des victimes sont des étapes essentielles pour lutter contre ce fléau.