Un événement se déroule cette semaine à Albi (Tarn), où des joueurs de tarot se réunissent dans le cadre d'un festival. Ce jeu, qui aurait fait son apparition au XVe siècle en Italie du Nord, a donné lieu à de nombreuses variantes, comme le tarot de Marseille, avec des spécificités locales. Selon Francis Coudray, joueur de tarot, la création du tarot a commencé à trois joueurs, les guetteurs des châteaux, puis s'est développée avec la bourgeoisie, pour se jouer à quatre et à cinq.
Malgré sa longue histoire, le tarot n'est pas désuet. Lors du festival qui se tient du 10 au 17 août, 400 joueurs de tous âges se sont rassemblés à Albi pour pratiquer leur jeu préféré. C'est l'occasion pour eux de partager leur passion et de discuter des différents aspects du tarot.
Les joueurs de tarot sont unanimes pour dire que c'est un jeu très diversifié et complet. Avec ses 78 cartes et ses innombrables combinaisons et distributions possibles, chaque partie est unique. Hugo Terrier, joueur de tarot de 27 ans et deux fois champion de France, atteste qu'en 15 ans de pratique, il n'a jamais joué deux fois la même partie et que chaque fois, c'est une nouvelle découverte et une surprise.
Le tarot est un jeu régi par des règles strictes et les parties sont arbitrées. Certains le comparent à un sport, un « sport de l'esprit », avec une dimension compétitive, comme le souligne Georges Marc, arbitre et fondateur du festival créé en 1992. Il affirme que le tarot génère de l'adrénaline et qu'il attire les joueurs pour cette raison.
Le tarot est également un jeu convivial, qui se transmet souvent en famille. Pour y jouer, il faut avoir une bonne mémoire, pratiquer régulièrement et avoir de bons partenaires pour jouer dans une ambiance agréable. Chacun développe ses propres stratégies. Hugo Terrier précise que c'est un jeu de réflexion qui nécessite d'aimer la compétition pour y jouer.
La majorité des joueurs de tarot ont appris à jouer en famille et transmettent cette tradition de génération en génération. Francis Coudray, par exemple, a appris le jeu avec son grand-père et ils ont commencé en jouant à la belote dans les cafés avant de passer au tarot à trois. Hugo Terrier, qui joue depuis l'âge de cinq ans, a développé sa passion grâce à son père. Il raconte qu'il a participé à son premier championnat à 12 ans et qu'il continue depuis. Chaque année, il retrouve ses amis au festival, qui est un moment convivial où ils se retrouvent tous.
Au fil des années, Hugo Terrier a fait de nombreuses rencontres avec des jeunes lors du festival et s'est même lié d'amitié avec certains d'entre eux.
Ce jeu ancestral continue donc de rassembler des passionnés et de susciter des émotions, que ce soit par son aspect compétitif ou par les liens qu'il permet de créer entre les joueurs.