Un an après : victoire d’être retournés en mer lors de la tempête en Corse

Lounes

Faustine, Loïc et leurs trois enfants sont de en Corse pour récupérer leur bateau, un an après avoir survécu à la tempête du 18 août 2022 à Girolata. Malgré les images traumatisantes du naufrage qui sont toujours présentes, la famille souhaite aller de l'avant et renouer avec la mer.

Sous un ciel bleu azur, le voilier glisse sur les flots dans des conditions idéales pour naviguer : mer calme, légère brise et grand soleil. Ces nouveaux souvenirs permettent peu à peu d'atténuer les souvenirs traumatiques de la tempête de l'année dernière. Lorsque les flots se sont déchaînés à Girolata, Faustine, Loïc et leurs enfants étaient à bord de leur bateau, le Corail. Après cette expérience, ils avaient déclaré « plus jamais » et ne voulaient plus remonter sur un bateau. Loïc explique : « Après la tempête, le premier effet est qu'on n'a plus envie de renaviguer, de remettre un pied sur un bateau ». Faustine, sa femme, ajoute : « il y a un an, même encore il y a deux mois, ça me paraissait compliqué ».

Après le traumatisme, la famille a dû entamer un long processus de reconstruction psychologique. Ils ont dû accepter et vivre avec les images du naufrage. Pendant un an, ils ont suivi un traitement psychologique à Lille. Loïc raconte : « Sur le coup, quand c'est arrivé, on s'est dit « c'est bon, le monde est en bonne santé », mais en fait l'impact que cela a sur notre cerveau, je ne l'imaginais pas ». Faustine témoigne de l'impact psychologique important du drame : « On a eu des moments où on avait peur de la pluie, dès qu'il y avait un coup de vent ».

Pour tenter de faire la paix avec la mer et l'île, la famille est revenue à Girolata quelques temps après le naufrage. Faustine explique : « On est retournés à Girolata à terre, on a pris le chemin, c'était une première étape. On avait besoin d'aller voir, c'était important de voir que ce n'était pas resté dans l'état dans lequel c'était quand on l'a quitté. Pour ma part, ça a eu un vrai effet réparateur de retourner sur les lieux où il y a eu cette tempête et ce naufrage. C'était important d'y retourner. » Ce retour avait également pour but de remercier les habitants de Girolata pour leur aide lors du naufrage.

Aujourd'hui, cette sortie en mer à bord du Corail est un pas de plus vers la guérison. Les enfants jouent dans la cabine du bateau et Manon dessine le voilier. Bastien, l'aîné de la fratrie, se encore du naufrage, mais se de cette balade en mer cet été : « J'étais content que le chantier [du bateau] soit enfin fini ».

Le bateau, remorqué jusqu'à un chantier naval après le naufrage, est ancien et certaines pièces ne se font plus. Les réparations être longues et coûteuses, mais Loïc refuse d'abandonner son navire : « On a envie de se battre, on a envie d'y arriver, c'est un bateau qu'on aime, l'année on s'est battus pour réussir à le faire réparer ».

Faustine se réjouit de pouvoir revenir en mer : « C'est une super victoire de se dire qu'on est tous retournés en mer, qu'on reprend tous du plaisir ». Même si l'appréhension n'a pas complètement disparu, Loïc veut avancer : « On est conscient que c'était un évènement absolument extraordinaire, et qu'il n'y a pas de que ça ne redevienne pas comme avant ». La famille hisse la grand-voile pour s'éloigner des mauvais souvenirs. Faustine sourit en disant : « On sent que le choc traumatique est derrière nous. Ça nous a rendus plus forts. C'est un chemin avec plusieurs parcours et moments difficiles, mais c'est un super bonheur de pouvoir reprendre la mer et vivre ces instants en famille ».

Propos recueillis par Céline Lerouxel