La présidente du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, a exprimé sa faveur pour le port de l'uniforme dans les collèges. Selon elle, cela permettrait de renforcer la cohésion entre les élèves et de créer une identité collective. Elle considère également que l'uniforme peut être un outil pédagogique à part entière. Martine Vassal souligne que la tenue vestimentaire peut entraîner des comparaisons, de la jalousie, voire du harcèlement et de l'exclusion. De plus, elle estime que l'uniforme facilite l'identification des élèves et des intrus potentiels, ce qui renforce leur sécurité, et qu'il représente un gain de temps et d'argent pour les familles.
Bien que les uniformes ne soient pas obligatoires partout dans les Bouches-du-Rhône, il existe déjà quelques écoles privées à Marseille où ils sont imposés. Par exemple, à l'école primaire Notre-Dame du sacré-cœur, les élèves doivent porter un haut blanc et un bas bleu marine sans inscription. Les blouses sont également obligatoires dans d'autres établissements tels que Notre-Dame de France et l'école Bienheureux Abbé Fouque.
La proposition de Martine Vassal intervient dans un contexte où le débat sur l'abaya, vêtement traditionnel porté par certaines femmes musulmanes, fait rage. Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, a récemment interdit le port de l'abaya dans les établissements scolaires. Eric Ciotti, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, soutient également le retour de l'uniforme à l'école. Il propose de lancer une expérimentation dans les collèges de son département.
Le recteur d'Académie d'Aix-Marseille, Bernard Beignier, se dit favorable à l'expérimentation de l'uniforme. Il estime cependant qu'il faudra que cette mesure s'applique dans tous les quartiers et que l'on détermine qui fournira les tenues.
Les réactions à cette proposition sont mitigées. Certains la soutiennent en soulignant que l'uniforme permettrait d'éviter la pression sociale et d'améliorer le bien-être des enfants. D'autres critiquent cette initiative, estimant qu'il y a des problèmes plus importants à régler à l'école, tels que le manque d'enseignants, la précarité alimentaire des élèves ou encore les questions liées à l'inclusion des enfants handicapés.
Les enseignants sont également divisés sur la question. Guislaine David, porte-parole du syndicat d'enseignants SNUipp-FSU, estime que l'uniforme ne résoudra pas les problèmes d'autorité ni les questions liées à l'attrait du métier et aux salaires. Elle propose plutôt de réduire le nombre d'élèves par classe pour améliorer les conditions d'enseignement.