La région de Bécon-les-Granits près d'Angers va accueillir l'université d'été de l'Academia Christiana, un mouvement catholique de la jeunesse identitaire française. La maire de la commune, Marie-Ange Fouchereau, déclare avoir été informée que certains intervenants pourraient être fichés S, mais précise que la gendarmerie a confirmé que le mouvement pouvait se réunir dans un cadre privé. Cette nouvelle suscite cependant un certain malaise parmi les habitants de Bécon-les-Granits, qui ont appris la venue de militants de l'Alvarium, un groupe dissous pour des violences, par le biais d'un tract anonyme.
La maire et les habitants ont cependant du mal à exprimer leur opinion sur le sujet, préférant ne pas polémiquer. Le reportage d'Eléonore Duplay, Vincent Calcagni et Mariano Zadunaisky montre la tranquillité du village de 3 000 habitants qui se retrouve malgré lui au cœur de cette polémique.
Le site Internet d'Academia Christiana présente le mouvement comme un institut politique formant des cadres pour une « reconquête de civilisation ». Une enquête réalisée par l'Œil du 20h de France 2 a révélé que le mouvement compte parmi ses soutiens un prêtre adepte des armes à feu pour défendre les idées du groupuscule par la violence. Marie-Ange Fouchereau déclare que cela la dérange que la commune de Bécon soit associée à ce groupe dans l'imaginaire, mais qu'elle n'a aucun pouvoir pour les empêcher de venir.
La mairie craint surtout que la présence des militants n'attire des groupes antifascistes et provoque des affrontements dans les rues du village. De son côté, le directeur de l'institut Bois Robert, Benoît Patier, déclare qu'il loue le site à n'importe qui, et qu'il n'a rien à voir avec le mouvement.
L'université d'été de l'Academia Christiana se déroule deux semaines après celle de Civitas, un mouvement catholique intégriste, qui a été dissous par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, suite à des discours antisémites tenus par l'un des intervenants. Le ministre a également saisi le procureur de la République.