Université d’été d’Academia Christiana : clore en huis clos le mouvement d’extrême-droite

Lounes

L' d'été du mouvement catholique nationaliste Academia Christiana s'est terminée récemment à Bécon-les-Granits, dans le Maine-et-Loire. Cette année, la commune avait craint des manifestations antifascistes qui n'ont finalement pas eu lieu, évitant ainsi affrontement. L'université d'été, qui a duré une , s'est déroulée dans l'internat du Bois Robert, un espace privé qui garantissait une certaine sécurité et évitait les intrusions.

L'accès à cet événement nécessitait une inscription préalable et un entretien avec un membre du mouvement Academia Christiana, qui se présente comme un institut politique visant à former les cadres de la reconquête civilisationnelle. Certains membres du mouvement, notamment son président Victor Aubert, sont surveillés par les services de renseignement en raison de leur radicalité.

La maire de la commune, Marie-Ange Fouchereau, avait découvert l'organisation de l'université d'été grâce à un tract anonyme diffusé mi-juillet. Inquiète des potentielles manifestations antifascistes, elle avait contacté la gendarmerie et une réunion avait été organisée avec la préfecture pour assurer la surveillance de l'événement. Il a été confirmé que des militants fichés S figuraient parmi les membres d'Academia Christiana.

L'université d'été s'est donc déroulée en toute discrétion, sans que les manifestations redoutées n'aient eu lieu. La présence des gendarmes sur la commune a contribué à assurer la sécurité de l'événement. Le contenu de cette semaine de formation est resté relativement secret, à l'exception de la thématique affichée (« La beauté sauvera-t-elle le monde ») et de publications sur les réseaux sociaux. On sait néanmoins que des messes de l'assomption ont été célébrées et que des activités sportives mêlant volley-ball, boxe et arts martiaux ont été proposées.

Cependant, une de communication a permis d'identifier un ancien membre de l'Alvarium, mouvement dissous en 2021, parmi les participants à l'université d'été. Cet individu, nommé Côme Jullien de Pommerol, vient d'être condamné à trois mois de prison avec pour des violences commises lors de manifestations de gauche. Le réseau angevin antifasciste a partagé du contenu audio dans lequel Côme Jullien de Pommerol se vante de cette condamnation et fait des déclarations provocatrices.

En février 2022, une équipe de France 2 avait assisté à une réunion du mouvement Academia Christiana au cours de laquelle un avait encouragé les participants à se défendre armés, invoquant la légitime défense. Il avait été expliqué comment exploiter les lacunes de la loi sur la légitime défense et des stages sur la détention d'armes à feu avaient été mentionnés.

La préfecture du Maine-et-Loire a annoncé avoir mis en place un dispositif de surveillance pour l'université d'été d'Academia Christiana, mais aucune information n'a été donnée sur la nature de cette surveillance. Aucun incident n'a été à selon les autorités.