Chaque année en France, 9 200 personnes se suicident, soit trois fois plus que les accidents de la route, et cela représente 13 victimes pour 100 000 habitants. À l'occasion de la journée mondiale de prévention du suicide ce dimanche, nous avons rencontré les psychologues et médecins de la plateforme 3114.
Il est alarmant de constater que treize personnes se suicident pour 100 000 habitants en France, ce qui est supérieur à la moyenne européenne et bien plus élevé que des pays comme la Grèce, Chypre ou la Turquie où l'on déplore moins de cinq décès par suicide pour 100 000 habitants.
Ces chiffres révèlent également des disparités sociales et de genre. Les femmes font deux fois plus de tentatives de suicide que les hommes, mais les tentatives des hommes ont trois fois plus de chances de réussir que celles des femmes. De plus, les employés et les ouvriers ont un taux de suicide trois fois plus élevé que les cadres.
Le 10 septembre est la journée mondiale de prévention du suicide.
Un coup de téléphone peut sauver une vie. C'est le défi auquel sont confrontés chaque jour les professionnels de la plateforme de prévention du suicide au numéro d'appel 3114, disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dans la Vienne, la plateforme est située à côté du centre d'appels du SAMU, ce qui permet d'envoyer des secours en cas d'urgence. Les psychologues qui répondent aux appels sont bienveillants et attentifs. « N'importe quelle personne en souffrance est légitime à nous appeler, après, nous explorons toutes les idées suicidaires. Et parfois, un mot ou quelque chose permet de créer un lien, alors oui, ça permet de sauver des vies », explique Anaïs, psychologue.
Certains appelants témoignent : « Parfois, quand on se sent seul, qu'on a des envies de retourner cette angoisse contre nous, on se scarifie, on prend des médicaments. Eux, ils arrivent à trouver des mots pour apaiser, ça fait du bien. On sent qu'on est écouté, qu'on existe. », reconnaît une femme qui vient de composer le 3114.
Chaque jour, cette plateforme, qui couvre le Poitou-Charentes et le Limousin, soit plus de 2,5 millions d'habitants, reçoit entre 30 et 50 appels.